Il y a 10 ans , le Pape F ouvrait le jubilé de la miséricorde. Un enfant disait : c’est Dieu qui tire sur la misère avec son cœur. Pour montrer qu’il agit comme son Père, Jésus aime bien raconter des histoires. Dans cette parabole, il met au centre la miséricorde du père pour ses deux fils.
– Mais à qui parle-t-il ?
Jésus a l’habitude de rencontrer des gens qui ne sont pas aimés, traités d’étrangers, de voleurs, débauchés, des publicains et des pécheurs. Certains croient que Dieu les punit, s’il leur arrive un malheur, une maladie, un échec, un handicap, que Dieu ne les aime pas, qu’ils ne pourront jamais en sortir. Alors Jésus va chez eux et mange avec eux.
Il y a aussi les chefs religieux : ils pensent faire tout très bien : respecter la Loi, le culte, la vie morale… mieux que les autres. Ils sont scandalisés par Jésus : il se dit Fils de Dieu et il va avec ces gens là ! Ce sont les scribes et les pharisiens, peut-être nous ressemblent-ils, nous baptisés, prompts à justifier nos prises de positions, injustices, violences, certitudes.
En fait, Jésus s’adresse à nous, qui sommes tantôt les uns tantôt les autres.
– Face à ses enfants, comment le Père montre-t-il sa miséricorde ?
Le fils plus jeune a demandé une part de l’argent de son père, sans attendre sa mort. Il n’aime pas beaucoup son père. Il part très loin, dépense tout, est réduit à garder les cochons impurs au pays où l’on ne donne rien, il a tout raté. La faim le ramène vers son père, pour être nourri comme ouvrier. Il ne croit pas que son père l’aime encore.
Mais son père ne cesse de l’attendre, il court, l’embrasse et dit : Faisons la fête, c’est mon fils : il était perdu, il est revenu, il était mort, il est vivant ! La joie du père déborde, c’est lui a pleuré le plus. Nous retrouverons ce cri pour Pâques : Jésus était mort, il est vivant ! La joie du Père est immense quand nous revenons à lui, même si nous avons fait beaucoup de mal, il n’attend qu’une chose : que nous nous laissions aimer.
L’aîné ne veut pas revoir son frère, il n’accepte pas que le Père l’accueille ainsi, c’est injuste. Il n’aime pas son père, il refuse sa compassion. Nous ne croyons pas au pardon, à la réintégration possible, à la logique du cœur.
Le père sort, encore une fois, sans reproche : C’est ton frère ! Il faut te réjouir, il est vivant. Toi mon enfant je t’aime autant, tu es toujours avec moi.
Lors d’une préparation au mariage, en écoutant cette parabole, un homme se disant athée, s’est écrié : c’est mon histoire ! La grâce des sacrements est bien de nous mettre en face de cet amour inconditionnel de Dieu, nous le reconnaissons dans notre vie, avant de confesser nos péchés. Face à Jésus sur la Croix qui pardonne à ses bourreaux, et accueille le larron repentant dans la Paradis. Mon enfant, nous dit le Père de miséricorde, fais de même avec tes frères. 4e dim carême C 2025