Jésus a côtoyé des gens de toutes conditions, des très riches et haut placés et des très pauvres, on le voit à table avec les uns et les autres, mais à tous ceux qu’il appelle à le suivre, il montre un chemin de conversion : Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’argent. Aujourd’hui, il continue à s’adresser aux riches, donc à nous tous, à des degrés divers : à chacun(e) d’écouter sa parole selon son état et sa situation.
Jésus s’inscrit dans la ligne des prophètes, tel Amos, au style on ne peut plus direct. Au VIIIe s av. JC, il traite de bande de vautrés les dirigeants et l’élite de son peuple, non pour leur richesse mais pour leur insouciance du malheur qui s’annonce : l’Assyrie se prépare à ravager leur pays et à les déporter, eux les premiers. Le luxe les aveugle et leur fait perdre le sens du bien commun. –
De la parabole de Jésus adressée aux pharisiens, retenons trois leçons.
Jésus reprend une histoire connue en Judée, celle d’un pauvre scribe et d’un riche publicain, un impie notoire. A la fin, l’égoïsme et le manque de religion sont punis, et inversement Dieu récompense la piété et la confiance du pauvre. C’est le nom que Jésus donne au pauvre : Lazare, Dieu est venu en aide. On ne s’étonne pas du résultat quand on sait vers qui penche le cœur de Dieu. Ecoutons chaque mot du psaume 145. Le Seigneur fidèle fait justice aux opprimés, donne le pain aux affamés, délie les enchaînés, prend soin des aveugles, des accablés, des pauvres ; il aime les justes. Voilà son règne ! Recevons, méditons et transmettons son amour de Père. Première leçon.
La deuxième leçon concerne la mort comme limite absolue, ce moment où les choses prennent leur vraie valeur, ce moment qui doit éclairer toute la vie d’un croyant, qui fixe l’homme dans ses propres choix. C’est irréversible, comme le montre l’image de l’abîme. C’est avant qu’il faut se convertir, c’est avant qu’il faut choisir et ouvrir les yeux. Pendant sa vie, les bouchées de pain du riche auraient pu nourrir Lazare. Maintenant, de l’au-delà, même Lazare ne peut rien pour lui.
Il m’arrive de penser à ce que dit la Bible, le Seigneur patiente pour vous laisser le temps de vous convertir. Le temps qu’il me reste à vivre est fait pour cela. Seigneur, il me reste combien de temps ? Je suis si loin de répondre à ton amour, de vivre de justice, piété, foi, charité, persévérance, douceur. Ne perdons pas notre temps à nous gaver et oublier la charité. Je n’ai qu’aujourd’hui pour aimer, dit la petite Ste Thérèse. C’est le combat de la foi, dit St Paul à Timothée, empare-toi de la vie éternelle à laquelle tu as été appelé.
C’est la troisième leçon : l’exigence de la conversion : écouter la Parole de Dieu, aimer et lutter pour la justice, aujourd’hui. Voilà l’horizon de nos engagements et de nos actions. A la maison, à l’école, dans l’entreprise, en France, dans le monde, en Eglise, c’est Dieu que l’on sert dans les pauvres.
Sa table offre un avant-goût du banquet de l’au-delà.
26e dim C 2025
