Vous avez du voir ce spot à la télé : un homme découvre son portrait accroché dans son salon, avec cette inscription : Le râleur de l’année. Il réagit : Moi ? Râleur ? Il crie : Mathilde !
Combien sommes-nous de râleurs ou râleuses ? Dans la Bible, les Juifs râlent beaucoup. Ils récriminent. La preuve dans ce chapitre 6 de St Jean.
Après la multiplication des pains, Jésus déclare : Moi, je suis le pain descendu du ciel. Autour de lui, c’est un scandale. Ce fils de charpentier – on connaît son père et sa mère – il ose se présenter comme Dieu à Moïse devant le buisson ardent, ou quand Dieu a donné la manne à manger dans le désert, ou quand il a fait apporter des galettes par un ange au prophète Elie. Alors ils murmurent, ils récriminent, comme leurs pères. Ce mot précis traduit une attitude spirituelle. Elle revient à tenir pour peu d’importance les dons de Dieu, à ne pas croire que la fidélité de Dieu puisse encore se manifester.
Nous savons combien la puissance de la récrimination est forte dans un groupe, elle paralyse et endurcit le cœur.
St Paul aussi nous alerte sur les risques qu’entraînent amertume, irritation, colère, éclats de voix ou insultes. Ce sont des obstacles à l’action de l’Esprit Saint dont nous sommes marqués depuis notre baptême.
Il nous invite plutôt à imiter Dieu, à laisser agir sa générosité, sa tendresse, sa réconciliation, en nous, à travers nous. Nous sommes appelés à vivre dans l’amour, comme le Christ nous a aimés. A vivre de la vie éternelle, dès maintenant. A nous considérer comme un cadeau que le Père fait à Jésus, et les autres pareillement. : Personne ne peut venir à moi si le Père qui m’a envoyé ne l’attire.
On a bien le droit d’être découragés, comme Elie. La fatigue, l’envie d’arrêter de nous battre, même contre nous-même, nous font baisser les bras. Le Seigneur est là, il vient nous toucher, nous parler et se donner : Lève-toi, et mange. Je suis le pain qui est descendu du ciel, c’est ma chair donnée pour la vie du monde.
Les J.O. fourmillent d’exemples de sportifs accidentés, ou handicapés qui se sont relevés, soutenus par beaucoup autour d’eux, et qui, avec le temps, réussissent des exploits inespérés. Imitons les athlètes fidjiens : qu’ils perdent ou qu’ils gagnent, chaque matin ils se rassemblent dans la salle des cultes et prient de leurs beaux chants : Fais confiance au Seigneur et il te guidera.
Renouvelons notre attachement à la Parole et au Pain du Seigneur. C’est lui qui nourrit notre goût de vivre.
Alors, les gens auront envie de faire un selfie avec nous, qu’ils publieront avec la légende : Le sourire de l’année du Bon Dieu.
19e dimanche B 2024