Homélie du 12 février

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Si tu veux, tu peux. Qui de nous ne l’a jamais entendu dans sa jeunesse, avant d’affronter une épreuve ou un choix de vie difficile ? Aujourd’hui, c’est Dieu lui-même qui nous propose de choisir librement le bonheur, guidés par sa parole, avec sa force, et selon sa logique, qui n’est pas celle de nos sociétés. Le Seigneur a mis devant toi l’eau et le feu, la vie et la mort, selon ton choix. Rien que ça ! N’est-ce pas ce qui en jeu avec la loi sur la fin de vie ? ou bien la solidarité avec les populations déplacées, les débats sur les retraites ou l’aide à apporter à l’Ukraine ?

Pourquoi suivre la Loi du Seigneur ? Parce c’est le projet de Dieu de nous rendre libres, pour aimer comme Lui nous aime, vivre déjà du Royaume de Dieu, dans sa joie à laquelle nous sommes tous appelés ; à cause du Père qui veut nous voir vivre en frères. La Loi de Jésus s’appuie sur celle de l’Ancien Testament, qu’il mène à sa perfection, déjà par sa manière de vivre. Je ne suis pas venu abolir mais accomplir la Loi et les Prophètes. Et pour l’appliquer nous-même au quotidien, dans la complexité des situations, Dieu nous donne sa sagesse par l’Esprit Saint, celle qui a conduit Jésus à donner sa vie. Prière et réflexion vont de pair.

Jésus s’appuie sur le Décalogue, les dix paroles de vie données par Dieu à Moïse. C’était déjà un énorme progrès il y a 4000 ans, et pourtant elles loin d’être appliquées ! Mais la sagesse de Jésus va encore plus loin.

Tu ne tueras pas, nous a-t-on dit, car ce serait dénier à l’autre le titre de frère, mais ça commence par la colère et l’insulte. Celui qui a de la haine contre son frère est un meurtrier, dit St Jean dans sa première lettre au chapitre 3.

– Tu ne commettras pas d’adultère, mais c’est ton regard et ta convoitise qui sont malades. Tu ne te vengeras pas, tu ne voleras pas, tu ne seras pas oui et non. Jésus nous met en garde contre l’hypocrisie : pas vu pas pris, sur la route, dans les magasins, sur les réseaux sociaux, à la maison…Surtout Jésus nous renvoie à l’essentiel : Heureux les pauvres de cœur, les doux, les artisans de justice, de paix, de réconciliation, de miséricorde. Voilà la Loi du Seigneur ressuscité : du cœur de Dieu au nôtre, rien d’autre que l’amour : aimer, prendre soin, nous faire le Samaritain des blessés de la vie et des plus faibles.

Le Pape François a des paroles fortes dans son message pour la 31e Journée Mondiale du Malade. Nous ne sommes jamais prêts pour la maladie, et souvent pas prêts non plus à admettre que nous avançons en âge… Nous craignons la vulnérabilité. Le mal, quand il nous assaille, nous laisse assommés. Il peut arriver que les autres nous abandonnent ou qu’il nous semble devoir les abandonner, pour ne pas être un poids pour eux. (J’espère avoir mal entendu quand j’ai entendu qu’en Belgique un décès sur quatre est une euthanasie.)

Un seul choix s’impose, l’exemple évangélique du Bon Samaritain : fraternité, prendre soin et respect de la vie sous toutes ses formes, de son tout début à sa fin.

Oui Seigneur je veux marcher selon ta Loi, mais viens au secours de ma volonté.

6e dimanche A 2023