Homélie du 6ème dimanche ordinaire 12 février 2023
Au début de cette homélie, j’ai d’abord une pensée et une prière pour nos frères et sœurs malades ou handicapés. Cette journée leur est dédiée. Elle fait écho à la fête de Notre dame de Lourdes célébrée hier. Et il est vrai que Lourdes est le lieu où les personnes atteintes dans leur santé sont accueillies. Tout est fait pour qu’elles puissent partager avec d’autres leur foi et leur prière. Elles sont vraiment au centre des célébrations. Donc aujourd’hui nous pensons à ces personnes atteintes dans leur santé et nous prions pour et avec elles. C’est aussi un rappel que nos paroisses, nos communautés sont aussi formées avec ces personnes-là. Comment les associons-nous à nos célébrations, à nos actions ? Nous n’oublions pas non plus tous les soignants et les « aidants » Ils sont nombreux à faire vivre nos frères et sœurs marqués par la maladie ou le handicap.
La Sagesse de Dieu est proposée à chacun. Ben Sira nous le dit : « Le Seigneur a mis devant toi l’eau et le feu: étends la main vers ce que tu préfères. La vie et la mort est proposée aux hommes, l’une et l’autre leur est donnée selon leur choix. » Dieu nous propose ce choix, mais l’homme que je suis, l’humanité à laquelle j’appartiens, ne choisit pas selon les critères de Dieu. Regardons ce qui se passe dans le monde. N’est-ce-pas folie que s’entretuer comme cela se fait en Ukraine et dans tant de pays ? N’est-ce pas folie que détruire notre environnement pour des profits éphémères ? N’est-ce pas folie que vouloir faire de l’argent sur le dos des pauvres ? N’est-ce pas folie que dévier la Parole de Dieu, la Loi de Dieu, à des fins perverses ? Nous avons une responsabilité particulière, nous les croyants, nous qui avons reçu la Révélation. St Paul nous le dit clairement aujourd’hui : « Dieu, par l’Esprit, nous en a fait la révélation. Car l’Esprit scrute le fond de toutes choses, même les profondeurs de Dieu. » « Nous proclamons ce que l’oeil n’a pas vu, ce que l’oreille n’a pas entendu, ce qui n’est pas venu à l’esprit de l’homme, ce que Dieu a préparé pour ceux dont il est aimé. »Le chrétien ne peut rester à la surface des choses. Avec le Christ il scrute ce qui fait vivre l’homme vraiment. Et il choisit la vie. Cette vie que Jésus, le Vivant par excellence, nous donne au baptême et n’a qu’un but : grandir, se développer en nous et autour de nous. Nous sommes faits pour la vie en abondance, pour ne cesser de vivre et de faire vivre là où nous sommes plantés.
Le Christ n’est pas venu abolir la Loi de Moïse, mais l’accomplir dans sa totalité. C’est une Loi d’amour ; c’est une Loi qui fait vivre. Ce que Jésus dénonce, c’est la Loi qui sclérose, qui abolit la liberté, qui étouffe. Et c’est sur ce point que les Pharisiens ne sont pas d’accord avec lui. Eux, ils s’étaient fait une Loi qu’il suffisait de mettre en pratique ordinairement, extérieurement. Peu importait l’intention profonde. Le Christ, lui, n’abolit pas la Loi, mais il lui donne sens, il lui donne vie. La Loi est faite pour le bien de l’homme. L’homme n’est pas fait pour la Loi. Et l’on voit bien à travers les scandales qui secouent notre Eglise, que ce qui compte vraiment, ce n’est pas l’extérieur – qui peut être correct – mais bien l’intérieur, l’intention qui nous anime. Des hommes et des femmes respectables extérieurement sont malheureusement marqués par la perversion, par le mal au point de détourner même l’Evangile à leur profit, pour réaliser leurs phantasmes.
« Heureux qui, par l’Esprit, choisit de marcher suivant la loi du Seigneur. » C’est l’Esprit qui nous guide, c’est l’Esprit qui nous anime. Oh, il y a bien des vents contraires dans une vie d’homme. Nous sommes capables de nous laisser aller à des actes qui ne viennent pas de l’Esprit de Dieu. Le mal existe et loin de moi l’idée de le nier. Il vient souvent marquer son territoire dans nos vies et nous ne faisons pas toujours le bien que nous voudrions faire, mais le mal peut aussi nous inspirer. Mais nous avons cette chance d’être dans la mouvance de l’Esprit que nous avons reçu au baptême. Celui-ci nous guide, nous ouvre à une vie d’amour, à une espérance qui dépasse l’espérance humaine, à reconnaître la dignité de tout homme.
« Choisis la vie ! » C’est une bel appel. Qui que nous soyons, choisissons la vie. Choisissons de vivre en communion avec le Christ, avec tous les hommes et femmes, nos frères et sœurs. N’ayons pas peur de notre humanité. Mais au contraire allons jusqu’au bout de notre ressemblance avec Jésus notre Sauveur. Il veut que tous vivent dans l’amour. La Croix nous en donne la preuve !