Aimez-vous ce monde dans lequel nous vivons ? Oui, c’est génial, on a plein de possibilités. Avec une copine, nous marchons 8 jours pour découvrir le patrimoine, la nature, la vie des gens. – Vous avez vu toutes ces horreurs, les inondations, ces familles séparées en souffrance, la guerre à nos portes…
Le monde, 10 fois nommé, dans lequel Jésus nous laisse après son Ascension, quel est notre rapport de chrétiens avec lui ? Dimanche prochain, l’Esprit de Pentecôte nous enverra proclamer l’évangile à toute la création, et le 2 juin notre Evêque nous enverra comme disciples-missionnaires au large, et pour des eucharisties missionnaires.
Dans l’évangile de Jean, le monde a une double signification.
Il désigne la création, l’humanité, dont nous faisons partie. Dieu a tant aimé ce monde qu’il a envoyé son fils, non pour le juger, mais pour le sauver. Et à quel prix ! La Croix en est le signe permanent. Dieu aime le monde, et Jésus nous y envoie continuer l’oeuvre qu’il a initiée. J’ai entendu ce conseil : Si un missionnaire ne fait que critiquer la population à laquelle il est envoyé, il vaut mieux qu’il parte, car il ne fera pas un bon travail. Est-ce la même chose en éducation, vie associative, sport, politique ?
Le monde désigne aussi la part de ce monde qui est hostile à la Parole de Dieu et qui s’oppose avec violence aux disciples. Il n’y a rien de commun entre les disciples et ce monde hostile, dont la figure ultime est celle du Mal qu’incarne Judas. Aujourd’hui la forme la plus aboutie de cette hostilité qui sourd en de nombreux pays, outre les persécutions, n’est-elle pas celle de l’indifférence et du matérialisme érigé comme sens de la vie. Qui touche notre conception du travail, des loisirs, de la famille, du mariage, des enfants, de nos relations multiples, de la vie. Un futur marié me disait : mes copains pensent qu’il faut oublier sa vie de famille et sa vie privée pour être le plus performant possible. Résultat pour l’un d’eux : sa femme le quitte et les enfants en font les frais.
Jésus aime ce monde puisqu’il est venu pour le sauver. Il nous partage sa force de résurrection. Courage, j’ai vaincu le monde. Il prie pour nous, il nous confie à son Père. Je ne prie pas pour que tu les retires du monde, mais pour que tu les gardes du Mauvais. Sanctifie les dans la vérité : ta parole est vérité.
Pour ne pas nous laisser aller aux dérives faciles des réseaux sociaux ou des slogans accrocheurs, écoutons la prière du pape : Seigneur, enseigne-nous à sortir de nous-mêmes, à rechercher la vérité. Enseigne-nous à écouter, à ne pas avoir de préjugés, ne pas tirer de conclusions hâtives…A prendre le temps de comprendre, porter l’attention sur l’essentiel, à distinguer l’apparence trompeuse de la vérité. Donne-nous l’honnêteté de raconter ce que nous avons vu. Maîtriser notre langue, une manière de nous aimer, et signe que Dieu demeure en nous.
Père sanctifie-nous dans la vérité, et garde-nous unis dans ton amour.
7e dimanche de Pâques B 2024