Homélie du 7ème dimanche de Pâques 12 mai 2024
« Père Saint, garde mes disciples unis dans ton nom, celui que tu m’as donné ! »
« Je serai avec vous jusqu’à la fin du monde, », avait dit Jésus. Au moment de monter vers son Père,
Il n’oublie pas cette Église naissante qu’il laisse au cœur du monde. Il prie pour elle. Il lui promet
son Esprit Saint. Il sera toujours avec elle. Le Christ n’abandonne pas les siens et sa prière, que nous
rapporte Saint Jean aujourd’hui, est un gage de cette présence toujours aussi aimante auprès d’eux.
Ils auront à s’organiser et les Actes des Apôtres nous montrent un des actes premiers : remplacer
Judas qui a trahi le Christ. Et Matthias sera désigné comme faisant partie de cette communauté des
Apôtres ; Il fera partie des douze. Il sera témoin avec eux du Christ Ressuscité.
Bien sûr, les douze ne sont pas seuls. Déjà, les disciples rassemblés autour du Christ constituent
cette Église naissante. Il y avait certainement de nombreuses saintes femmes qui entouraient les
Apôtres et les aidaient dans leur ministère. Il y avait tous ces disciples dont on parle moins, mais qui
constituaient ce nouveau Peuple de Dieu que sont les nouvelles communautés. Et le Christ prie pour
l’unité de ces communautés très diverses déjà en ce temps-là. Pierre et Paul, Barnabé et les autres
étaient envoyés aux païens et les questions essentielles commençaient à se poser. Fallait-il imposer
à ces peuples les règles juives. Et les Apôtres prendront le temps de réfléchir, de discuter de ce qu’il
était raisonnable à demander à ces convertis et ce qui n’était pas essentiel. Je trouve que cette
adaptation à la vie est encore nécessaire aujourd’hui et notre Église essaie d’adapter un discours au
monde avec ses avancées techniques et scientifiques. Ce sont des questions nouvelles qui se posent
à l’humanité et l’Église se doit d’y répondre au plus juste avec l’aide de l’Esprit-Saint.
Mais, aujourd’hui comme hier, la prière du Christ nous invite à l’unité. « Père Saint, garde mes
disciples unis dans ton nom, le nom que tu m’as donné, pour qu’ils soient un, comme nous-mêmes »
Qu’il y ait des divergences d’approches dans l’Église, quoi de plus normal ? Elle est faite d’hommes
et de femmes libres de leurs paroles, de leur pensée, de leur histoire. Mais l’Église est toujours unie
dans le nom du Christ. Disciples du Christ, nous sommes unis dans sa mort et sa résurrection. C’est
lui qui fait notre unité. C’est lui qui unit déjà les douze Apôtres et qui donne à Matthias sa légitimité
d’apôtre. En Église nous recevons toujours notre légitimité de Celui qui est la Tête de l’Église, Jésus-
Christ. Depuis notre baptême, nous sommes fils de Dieu, nous sommes disciples du Christ. Nous
sommes aussi porte-parole du Christ, témoins de la mort et de la Résurrection du Christ.
Témoins de la mort et de la résurrection du Christ, nous recevons aujourd’hui la parole de St Jean
dans sa Première Lettre : « Bien-aimés, puisque Dieu nous a tellement aimés, nous devons, nous
aussi, nous aimer les uns les autres. » Cette Lettre de Saint Jean nous fait part du témoignage de
ceux qui ont été au plus près de Jésus. Jean était au pied de la Croix avec Marie et il a entendu Jésus
lui confier Marie : «Voici ta Mère, Voici ton Fils ! » Jean a été ce premier témoin et, dans sa lettre, il
nous apporte un témoignage précieux que nous recevons en Église aujourd’hui. « Nous avons
reconnu l’amour que Dieu a pour nous et nous y avons cru » Aujourd’hui, grâce à ces témoins,
grâce à l’aide de l’Esprit-Saint nous sommes à notre tour les témoins du Christ ressuscité. Nous
sommes les disciples-missionnaires de Celui qui a tout donné et qui nous a ressuscités avec lui.
Frères et sœurs, ne doutons pas aujourd’hui du Christ qui continue à prier pour son Église. Elle est
toujours naissante parce qu’elle vit au cœur du monde et que celui-ci change tout au long de son
histoire. Prions le Seigneur qui veut le meilleur pour son Peuple et qui appelle à l’unité. Cette unité,
nous pouvons la vivre dans nos communautés chrétiennes, grandes ou petites, dans nos groupes ,
dans nos familles. Puissions-nous être des instruments de cette unité afin que tous les hommes
croient. Prenons part aux débats, mais fuyons les querelles qui divisent et n’apportent pas la paix.
Notre monde, notre Église ont besoin de témoins vigoureux de Celui qui prie pour nous afin que
nous soyons UN comme le Père et le Fils sont UN. « Je ne vous laisse pas orphelins, je reviens
vers vous et votre cœur se réjouira, ALLELUIA ! »
