Homélie du 13 novembre

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Homélie du 33ème dimanche ordinaire 13 novembre 2022

« Journée de ceci, journée de cela » aujourd’hui il y a des journées pour toutes les grandes causes humaines et celles-ci ne manquent pas. Aujourd’hui c’est la « journée des pauvres » et la pauvreté en ce monde ne manque pas. Elle n’est pas une cause parmi tant d’autres. Elle est celle des habitants de notre terre qui vivent concrètement la pauvreté, qui n’ont pas le nécessaire pour vivre décemment. Ces pauvres, ils sont à notre porte et nous les côtoyons partout. Ils vont aux Restos du cœur, ils sont à la rue, ils manquent de tout et surtout de reconnaissance humaine, tout ce qui fait vivre une vie humaine digne de ce nom. Et puis il y a ceux qui vivent la pauvreté au loin, victimes de la guerre, de la discrimination en tout genre, de la famine et de l’absence de soins… Oui, la pauvreté touche tant et tant de nos frères et sœurs que parfois nous sommes accablés devant ces constats.

Le Christ parle, en cette fin d’année liturgique, de la fin des temps. Et l’humanité n’a jamais cessé de se poser la question : « A quand la fin des temps ? » Jésus parle de la destruction du temple de Jérusalem. Le temple c’était tout de même la « valeur sûre », le lieu qui semblait éternel. Eh bien Jésus dit qu’il sera détruit. Et effectivement il sera détruit. Comme moi, vous avez dû être surpris et peiné quand Notre Dame de Paris est partie en fumée. C’était inconcevable et pourtant ce fut un fait et la reconstruction nous occupe et nous préoccupe. Ce qui semblait éternel ne l’était pas. C’était des constructions humaines et donc fragiles. Notre Église que l’on estimait si forte et puissante, elle aussi est ébranlée. Sans doute construite autour de projets trop humains, elle se fragilise et demande une sérieuse réfection. Les scandales qui la secouent sont là pour nous rappeler sa fragilité. Elle est faite d’hommes et de femmes avec bien des qualités, mais aussi bien des défaillances. Il nous faut nous rappeler que sa tête c’est Jésus-Christ et que c’est sur son message que nous devons compter : celui des béatitudes rappelé en la fête de la Toussaint.

Nous sommes à la fin d’un monde et nous le savons bien . Notre système, notre style de vie qui semblaient immuables, intouchables sont complètement perturbés. Le climat et ses modifications sont là pour nous le rappeler. Les vieux sceptiques sont eux-mêmes amenés à le reconnaître. Mais les changements de cap sont bien difficiles à prendre. Ceux qui font des profits ne sont pas prêts à y renoncer pour que notre planète puisse devenir un lieu habitable pour les futures générations. Il nous faut changer totalement notre mode de vie et Dieu sait que c’est difficile. L’hégémonie de l’argent et du pouvoir et des sacro-saintes habitudes n’est pas prête à abandonner sa main-mise sur les personnes et les biens. Et pourtant les biens de la terre sont à tous, pour le bien de tous. Pour nous chrétiens, la motivation se trouve en Christ qui « de riche qu’il était s’est fait pauvre pour nous enrichir par sa pauvreté », comme le dit St Paul. C’est lui notre roc sur qui doit se bâtir la maison. C’est lui qui nous donne l’exemple du partage. C’est lui qui met au centre de l’humanité l’homme créé par Dieu, égal en dignité.

Le Seigneur ne nous annonce pas les catastrophes pour que nous nous lamentions sur notre sort, mais pour que nous retroussions nos manches et que nous réhabilitions ce qui fait vivre l’homme. Les donneurs de leçon en tout genre sont agaçants. Il faut faire ceci, ou cela. Il faut changer nos habitudes alimentaires, il faut économiser, etc. Oui, mais mettons-nous tout de suite à le faire au lieu de réclamer tout le temps. Nous pouvons faire les efforts nécessaires et je suis persuadé que la force de l’exemple est là pour nous faire avancer collectivement. Écoutons les paroles de bon sens de notre Pape François, même si elles nous dérangent, même si elles vont à l’encontre de nos habitudes. Elles reflètent les valeurs évangéliques pour notre temps. Je suis persuadé que l’Église a encore bien des choses à dire à notre société. Ne baissons pas les bras. Le message de l’Évangile est loin d’être épuisé. Mais il a besoin de véritable messagers, de véritables missionnaires.

Frères et sœurs, êtes-vous sûrs de prendre au sérieux cet semaine le message de l’Évangile ? Le commandement « Aimez-vous les uns les autres » va t’il motiver toutes nos actions ? Notre prochain,qui sera t’il cette semaine ?

«  Les pauvres mangeront et seront rassasiés. Ils loueront le Seigneur ceux qui le cherchent ! »