Homélie du 14 novembre

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Comment ne pas sortir déprimés à la lecture de ces textes comme après un journal télévisé en plein confinement ? Que veulent nous révéler ces images d’apocalypse et de fin des temps ? Encore une promesse de souffrances et malheurs jusque dans le ciel ? En réalité ces passages de l’Ecriture nous livrent le sens de ce que nous vivons tous les jours.

En premier notre conflit avec la nature. Du haut de ses 400 km, Thomas Pesquet a vu les flammes des grands incendies et photographié les conséquences du réchauffement de la planète. Le soleil, la lune et les étoiles déréglés, les 6 jours de la Création sont défaits. A cela s’ajoutent les conflits entre les hommes. Je pense aux gangs en Haïti qui paralysent le pays en toute impunité, ou la fabrication du mensonge dans les réseaux sociaux. Comment ne pas voir en cette journée des pauvres l’œuvre de la misère qui détruit l’homme ? Sans oublier ces évènements personnels qui nous atteignent profondément.

Alors, qui peut nous parler de bonne nouvelle ? Le Christ lui-même, qui choisit de traverser notre histoire. On verra le fils de l’Homme venir avec grande puissance. Quand éclatera aux yeux de tous sa victoire sur le mal par l’amour de sa croix. Sauf que cette fin des temps est déjà commencée. Chaque fois que nous choisissons d’aimer, de croire en Celui qui est la vie, le Règne de Dieu s’approche. Sachez que le Fils de l’homme est proche, à votre porte.

Le message du Pape pour la Journée mondiale des pauvres qu’il a lui-même instituée en 2017, éclaire singulièrement cette présence du Christ au milieu de nous. Des pauvres, vous en aurez tjs avec vous , dit Jésus. Souvenez vous : alors qu’il prend son repas chez Simon dit le lépreux, une femme vient lui verser du parfum sur la tête. Judas est scandalisé : on aurait mieux fait de vendre ce parfum au profit des pauvres ! Jésus défend ce geste qui l’associe aux pauvres et à l’annonce de l’évangile. Les pauvres sont icône du Christ, sacrement du Christ.

Je cite qqes titres du pape. Jésus révèle un Père pour les pauvres et proche d’eux. Il affirme que la pauvreté n’est pas une fatalité, mais le signe de sa présence parmi nous. Ils sont les premiers évangélisés par Jésus, et à leur tour ils nous évangélisent. Ils ont bcp à nous enseigner. En les mettant au centre de notre cheminement de l’Eglise, nous sommes appelés à les écouter, les comprendre et accueillir la sagesse que Dieu veut nous communiquer à travers eux.

Des conséquences s’imposent : refuser l’indifférence (ils n’intéressent personne), partager leur souffrance – seul le partage est durable, l’aumône est occasionnelle ; agir sur les causes dont ils ne sont pas responsables, économiques , financières, et surtout notre égoïsme.

En Eglise, la nouvelle organisation de nos paroisses n’est-elle pas l’occasion de penser nos actions en fonction des pauvres : en EAP, en liturgie (demander de lire ou préparer), en Mouvement, dans le service des malades, l’entraide, la solidarité, dans notre équipe ? Il y a du travail pour tout le monde.

Seigneur, tu es proche, à notre porte. Montre-nous comment t’ouvrir. 33e B 2021