Homélie du 15 janvier

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Homélie du 2ème dimanche ordinaire 15 janvier 2023

Nous sommes dans le temps liturgique « ordinaire ». Après toutes les fêtes, nous voici revenus à cette vie dite « Ordinaire ». Ordinaire ne veut pas dire banale et sans relief. Mais c’est la vie de tous les jours, vie où s’inscrit la présence de Jésus-Christ, la rencontre des autres, le quotidien de nos vies. Et c’est loin d’être une vie sans relief. Cette vie-là, c’est une vie de présence, de témoignage, de rencontre de l’autre et pourquoi pas du tout AUTRE. C’est le temps de la fidélité au jour le jour, le temps aussi de la découverte de la Parole de Dieu en acte dans notre vie et la vie du monde. La couleur liturgique le plus souvent employée est le VERT. Et je me prends à espérer que cette couleur va me faire sortir de la routine pour vivre vraiment dans l’espérance une vie simple et donnée. Christ vient faire toute chose nouvelle dans nos vies d’hommes.

Et là, aujourd’hui, dans cet ordinaire de nos vies, qui découvrons-nous ? Celui que nous avons côtoyé avant Noël, pendant l’Avent, celui qui annonçait la venue de Jésus. Aujourd’hui il nous aide à le reconnaître: « Voici l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde. » Jean fait reconnaître en ce cousin qui vient vers lui, le Messie de Dieu, le sauveur du monde. L’Esprit du Seigneur vient sur lui et Jean en est témoin : c’est bien lui le Messie attendu. Jean rend témoignage. Et dans notre vie de chrétien, nous avons besoin de témoins pour reconnaître le Christ à l’œuvre. Et, lorsque nous regardons notre vie, nous reconnaissons que de nombreux témoins ont été sur notre route et nous ont ouvert à la présence du Christ dans nos vies. Depuis nos parents, nos catéchistes, nos amis, tel prêtre, tel événement ; tant de personnes ont été sur notre route et nous ont fait découvrir quelque chose de cette vie en Christ. Des précurseurs ont été nombreux et nous pouvons, à notre tour, devenir de ces précurseurs qui font découvrir Jésus-Christ aux personnes qui nous entourent.

Une grand-mère que je connais bien me disait cette petite histoire ces jours-ci. Son petit-fils lui a dit qu’il voudrait bien communier un jour et il lui a posé cette question : « L’hostie, çà a quel goût ? » Et la grand-mère de répondre  : « L’hostie, c’est du pain » et elle ajoute : « elle a le goût de l’amour. » et le jeune de répondre : « Je m’en doutais ! » Le témoignage de la grand-mère est un chemin ouvert. Découvrir l’amour dans cette communion est pour ce jeune l’antidote à toute routine. Le Christ se révélera toujours nouveau grâce à cette parole et grâce à l’amour qu’il a découvert chez cette grand-mère.

Quand Jean le Baptiste dit : « C’est lui, le fils de Dieu », j’aurais bien envie de répondre comme ce jeune : « Je m’en doutais ! » Combien de fois dans mon ministère, j’ai découvert des personnes qui vivaient du Christ, qui en étaient témoins et qui ne le savaient pas. A moi de le leur dire afin qu’eux aussi puissent se dire : « Je m’en doutais ! » A partir de là tout un approfondissement peut se faire. Le désir de Dieu se creuse au cœur de nos vies. Encore faut-il que quelqu’un puisse être témoin et faire surgir les questions qui accompagneront les découvertes de ce Dieu d’amour.

Tout au long de ce temps ordinaire,nous allons voir Jésus à l’œuvre, posant des signes qui ne trompent pas et qui « sentent bon l’amour ». Je me souviens du ministère que j’ai exercé dans le cadre de la Fraternité Chrétienne des Personnes Malades ou Handicapées. Combien ont été émerveillés de voir ces personnes handicapées, parfois très handicapées, rayonner de joie et d’amour. Et l’on disait : « Cà sent bon l’Evangile ! » Or l’Evangile c’est la Bonne Nouvelle annoncée à tous les pauvres : « Vous êtes aimés de Dieu, tels que vous êtes, sans apparat, mais avec un cœur ouvert et donné. » Oui, telle est la Bonne Nouvelle que nous annonçons : nous sommes tous aimés de Dieu et nous pouvons tous semer l’amour là où nous sommes.

Notre communion tout à l’heure aura-t’elle goût d’amour ? Oui, si elle est rencontre véritable avec celui qui est tout amour et si elle est promesse de rencontre avec nos frères et sœurs dans l’amour. Car la communion dilate notre cœur à la dimension du monde. En communiant au Corps du Christ, nous n’avons aucun risque de voir notre cœur s’atrophier, mais au contraire, il va se dilater au souffle de l’Esprit. AMEN !