Homélie du 16 octobre

  • Auteur/autrice de la publication :

C’est l’histoire d’un juge qui se fiche pas mal de Dieu et des autres, et d’une veuve plutôt casse-pieds. Elle insiste pour que le juge fasse son métier, et lui n’a pas envie. Il va répondre pour qu’elle cesse de le harceler.

C’est notre histoire. Quand nous en avons assez de prier sans que Dieu semble nous exaucer. Nous disons : Dieu, j’aimerais bien que tu m’écoutes ! Dieu répond : Moi aussi ! La prière est un dialogue mais dans la confiance.

Jésus nous le redit : il y a nécessité pour vous de toujours prier sans vous décourager. C’est clair. A nous de crier vers Dieu, pester contre lui, lui poser nos questions : comment permets-tu une telle souffrance ? Aidons-nous des nombreux psaumes, ne serait-ce que le ps. 21 que Jésus a prié sur la croix : Mon Dieu pourquoi m’as-tu abandonné ?

Pourquoi sans nous décourager ? Parce que Dieu est là 24 heures sur 24. Demandez on vous donnera, cherchez vous trouverez, frappez on vous ouvrira, dit Jésus. A plus forte raison, le Père du ciel donnera-t-il l’Esprit Saint à ceux qui lui demandent.- Non, il ne dort pas, le gardien d’Israël, dit le psaume, ni le jour ni la nuit, il gardera ta vie, maintenant, à jamais. Mais ce qui nous manque, c’est la foi, la confiance. S. augmente en nous la foi !

Une autre raison qui nous pousse à prier sans relâche : pour recevoir de Dieu ce qu’il est prêt à nous donner de meilleur : son amour. Je me tourne vers la Lettre pastorale de notre Evêque du 14 septembre, tout entière inspirée par l’évangile. (V. Site diocèse, et bientôt sur papier). Je vous souhaite d’aimer selon le cœur de Dieu, d’un amour qui se donne à l’exemple du Christ Jésus, mort et ressuscité pour tous les hommes. S’il me manque l’amour, je ne suis rien, dit St Paul. Nous nous épuisons lorsque nous négligeons de recevoir l’amour comme un don de Dieu. On a beau faire des projets, sans amour ça ne marche pas. Moïse sur la montagne est un bon exemple : l’armée livre bataille dans la plaine, mais le vrai combat est là où Moïse est en prière, les mains levées et le bâton de Dieu à la main. C’est de sa persévérance dans la prière que dépend l’issue de la bataille, car c’est Dieu qui donne la victoire.

Pour tenir dans nos responsabilités, la complexité des tâches, le repli dû au Covid, nos fragilités et notre péché… le vrai chemin, c’est la disponibilité à l’Esprit, à la volonté de Dieu. Pour vivre cela, repartons du Christ,,nourrissons-nous de sa vie,

dans l’Eucharistie, la prière personnelle et communautaire, la formation. L’amour est un don de Dieu à vivre : dans une communion avec les plus vulnérables, dans une communion avec la création, dans des lieux de rencontre fraternels et une synodalité renouvelée, dans la mission.

Le Christ s’est fait pauvre et serviteur par amour. Il n’y a pas d’autre chemin pour nous que celui de son amour. Nous nous croyons forts, nous nous découvrons fragiles. Demandons sans cesse à Dieu l’Esprit Saint, premier acteur de la vie de l’Eglise, nous serons porteurs ensemble de l’Amour de Dieu. 29e dimC 2022