Homélie du 18 septembre

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Homélie du 25ème dimanche ordinaire

Nous venons de vivre un épisode de la vie du monde qui a ému bien des gens. La Reine Elisabeth est décédée après un long règne de 70 ans. Et les Médias du monde entier, tout comme les citoyens Anglais et de bien d’autres pays ont salué cette grande dame qui a su être à sa place et a oeuvré toute sa vie pour la concorde de son peuple. Discrètement on nous a dit qu’elle était très croyante. Je pensais à elle en lisant ce texte de l’Evangile. Le Christ fait-il l’éloge de la malhonnêteté, de la roublardise. Cet intendant se sert de ce qui n’est pas à lui et devient très généreux avec des biens qui ne lui appartiennent pas. Alors qu’il a fait pas mal de malversation, « il veut sauver sa peau » en se servant encore des biens de son maître. Il se fait des amis en distribuant les biens qui ne sont pas à lui.

Non, le Christ ne fait pas l’éloge de la roublardise et de la malhonnêteté. Mais il remet la possession de l’argent à sa juste place. L’argent est fait pour le bien des hommes et il n’appartient pas qu’aux possédants. L’argent est fait pour que tous les hommes de la terre puissent vivre décemment. Vous allez dire que nous en sommes bien loin et c’est vrai. Des peuples entiers n’ont pas les richesses qui devraient leur revenir. On pille ce qu’ils ont de plus précieux et du même coup on les met dans des situations d’exilés, de réfugiés, de mendiants. Et même chez nous, dans un payx riche, tant de personnes sont à la porte de nos maisons trop bien lotties, de nos piscines bien remplies, de nos fortunes dont nous ne savons quoi faire. On nous dit que l’abondance, c’est fini. Mais nous savons bien que pour certains il y a bien longtemps que l’abondance est finie. Pour d’autres, les superprofits fleurissent de plus belle. Nous sommes dans ce monde et nous savons que nous, chrétiens, nous devrions être exemplaires et savoir partager. Nous sommes disciples de celui qui a tout partagé, même sa vie.

Saint Paul nous dit de prier pour les chefs d’état et tous ceux qui exercent l’autorité. Il est bien vrai qu’ils ont une grande responsabilité. Mais en même temps ils ne peuvent faire que ce que leur peuple les autorisent à faire. Et le peuple c’est nous, c’est vous, c’est moi, c’est nous. Si je suis honnête, je contribue à l’honnêteté du peuple tout entier. Mes malversations, grandes ou petites touchent tout le Peuple. Mais au contraire, mon partage, mes dons, si petits soient-ils, font du bien à tout le peuple. Je suis citoyen du monde et je n’ai pas le droit de me désintéresser de la vie des hommes et femmes de ce monde. La lecture du Prophète Amos est d’un réalisme extraordinaire et il est toujours très actuel. On fausse les balances, on diminue les mesures, on augmente les prix… Dans toute crise, il y a des personnes qui profitent pendant que d’autres n’ont plus rien à manger.

Nous, chrétiens, que faisons-nous en ce temps de crise ? On nous invite à moins gaspiller. Quelles mesures concrètes prenons-nous ? Ce que nous avons ne nous appartient pas en propre ; C’est un don qui nous est fait pour vivre et aider à vivre. On nous demande de regarder au-delà de nos maisons et même de nos frontières. Quel égard avons-nous pour tous ces réfugiés, ces rejetés ? Quel regard portons-nous sur ces hommes, ces femmes ces enfants qui prennent tous les risques pour fuir la guerre ou la famine ? Sommes-nous décidés à PARTAGER ? L’Evangile nous oblige t’il à certaines actions, à certains changements de vie et de comportement. Rejoignons-nous celles et ceux qui oeuvrent pour un partage plus décisif ?

« Louez le Seigneur, de la poussière il relève le faible » Louer le Seigneur va de pair avec notre action au service de l’homme. Je ne peux louer le Seigneur si je ne contribue pas à relever l’homme de la poussière. Dieu a envoyé son Fils sur la terre pour que l’homme retrouve sa dignité et il nous envoie nous aussi pour que nous rendions à l’homme sa dignité. Dieu relève le faible quand moi-même je prends part à ce relèvement, lorsque l’humanité toute entière accepte de partager. L’argent en soi, n’est ni bon ni mauvais et il en faut pour vivre. Mais l’usage qui en est fait peut être bon ou injuste et injustifié. Chrétien, j’ai une responsabilité immense. Mon témoignage est celui du disciple-missionnaire qui regarde son maître et l’imite dans sa vie de tous les jours. « Vous ne pouvez servir à la fois Dieu et l’argent », nous dit l’Evangile. AMEN !