Homélie du 19 décembre

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Homélie du 4ème dimanche de l’Avent

Marie vient à notre rencontre en ce 4ème dimanche. Marie c’est le maillon indispensable de la mise en œuvre de l’idée de Dieu. Il veut sauver le monde et, pour cela il décide de se faire l’un de nous. Il va devenir un enfant ; il sera le Fils de Dieu et le Fils de l’Homme. Et, pour que cette œuvre puisse voir le jour, il fallait une mère qui puisse lui donner chair, qui puisse le faire advenir au monde. Jésus va naître d’une femme, Marie, remplie de grâce, choisie entre toutes les femmes. Oui, Jésus naîtra de cette femme et il nous la donnera comme mère à nous tous sur la Croix. Quelle joie pour nous de contempler Marie. Quelle joie pour nous de remercier le Seigneur de nous la donner en partage. Dieu sait si elle est priée, si elle est admirée et combien elle se fait un plaisir de nous faire entrer dans l’intimité de son Fils.

Quel ne fut pas cependant l’étonnement de la jeune fille d’Israël lorsque l’envoyé du Seigneur vient la surprendre dans sa vie ordinaire. Mais Marie accepte l’extraordinaire nouvelle et n’oublie pas pour autant celle qui, comme elle, a trouvé grâce aux yeux de Dieu ; Elle court chez Elisabeth, sa cousine, enceinte dans sa vieillesse. Geste naturel, sans doute, entre deux cousines enceintes. Marie n’oublie pas les gestes simples de la vie ; Elle ne les oubliera jamais quand son Fils, Jésus, grandira près d’elle. Vie de famille simple, vie de famille inscrite dans les traditions du Peuple Juif, vie du Peuple de Dieu dont elle connait bien l’histoire. Marie s’inscrit dans la vie du monde et, par le fait même, inscrit Jésus son Fils dans ce monde, dans ce Peuple choisi par Dieu. Oui, il fallait que quelqu’un soit là pour donner à Jésus cette vie d’homme pleinement assumée. Et Marie est cette personne.

Quelle joie dans cette rencontre inédite, entre Elisabeth qui donnera naissance au Précurseur et Marie, comblée de grâce qui donnera au monde le Messie de Dieu. Ces deux-là, le Précurseur et Jésus se reconnaissent déjà et ils ne cesseront de se reconnaître. Jean sera là pour annoncer le Sauveur. Cette rencontre des deux Mamans est aussi la première rencontre de leurs enfants. Dans le geste de venir rencontrer Elisabeth, Marie dit déjà au monde : voici celui que je porte. Il sera le Sauveur. Dans la vie d’un enfant est déjà l’annonce merveilleuse de Celui qui vient racheter les hommes au cœur même de leur humanité. C’est la rencontre porteuse de vie pour tous les hommes de toute la terre. Contemplons cette scène et entrons en action de grâce pour les merveilles de Dieu.

Marie est la Mère de l’Église que nous formons tous. Elle nous dit ce que nous devons faire. Nous devons être au service de l’humanité. L’Eglise pécheresse et sainte à la fois doit se mettre à l’école de Marie pour accomplir sa mission dans le monde. Etre au service, être servante de la vérité, de la miséricorde comme le sera Marie. Elle devra être proche sans prendre la place de Jésus, sans s’imposer, mais en présentant celui qui est son Maître. Marie n’oublie jamais que ce n’est pas elle qui compte. « Faîtes tout ce qu’il vous dira ! » dit-elle aux serviteurs de la noce à Cana. Notre Eglise doit prendre son tablier de service avec l’aide de Marie, la Servante du Seigneur. Puisse-t’elle s’en souvenir toujours lorsqu’elle est au milieu des frères et sœurs en humanité. Je prie Marie aujourd’hui pour cette Eglise que nous formons. Elle est malmenée parce qu’elle n’a pas toujours été à la hauteur du Message confié par le Seigneur. Que Marie qui l’a si bien accompagnée dès ses débuts, l’assiste et lui montre le chemin de l’humilité et du service. Que Marie l’aide à demeurer servante et pauvre, pour qu’elle soit témoin de Celui qui se fera serviteur jusqu’à la Croix.

Marie, toi qui enfantes le Seigneur, aide-nous à enfanter un monde nouveau, un monde tel que Dieu le veut,un monde où tous les hommes et femmes de cette terre connaissent le bonheur de la rencontre et de la paix. « Seigneur, réveille ta vaillance et viens nous sauver. » AMEN