Il y avait du beau monde, ces jours où Dieu a décidé d’ouvrir une nouvelle ère dans l’histoire de l’humanité. En bon historien, St Luc cite quelques personnalités politico-religieuses, dont Hanne et Caïphe, les grands prêtres de la Passion du Christ. Face à ce décor des puissants, un homme tout simple, Jean, habite le désert. Et la parole de Dieu fut adressée à Jean, dans le désert.
La préparation de la venue de Jésus se fait dans une époque précise, dans un pays concret. Elle se poursuit aujourd’hui.
Il y a du beau monde à Notre Dame de Paris ces jours-ci, des autorités internationales et du petit monde de partout, à la mesure de l’émotion mondia-lement ressentie. Et la parole de Dieu nous est toujours adressée, comme une voix qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers. En effet cette reconstruction est porteuse de multiples messages, qu’il nous revient d’interpréter et de partager. Peuvent nous aider des célébrations, paroles d’évêques, homélies, commentaires, témoignages, émissions.
Mais seuls y entendront une parole de Dieu, grands ou petits, artisans, acteurs de près ou de loin de la reconstruction, spectateurs, priants, incroyants, ceux qui feront le désert en eux, là où Jean Baptiste nous entraîne. Dans le silence du désert intérieur de nos cœurs, on peut mieux entendre ce que Dieu a à nous dire pour mieux préparer son chemin. Le brouhaha fait de nous des sourds.
Quels messages la renaissance de Notre Dame peut-elle nous apporter ? J’en cite quelques-uns. Vous en trouverez d’autres, d’autres le diront mieux que moi… L’attente de 5 années finit avec le début de l’Avent, l’attente du Sauveur.
Dans la cathédrale immaculée, la Mère de Dieu, elle-même sans tache, debout comme la Vierge du pilier préservée des flammes, veille avec nous, en nous présentant son enfant. La blancheur et la lumière de tout l’édifice ont triomphé des ténèbres, comme la vie a triomphé de la mort dans la nuit de Noël.
Grâce à la coopération de milliers d’artisans et d’artistes, cette véritable catéchèse de pierre nous fait entrer dans le mystère de l’Incarnation du Fils de Dieu, son enseignement, et sa vie donnée pour notre salut et celui du monde.
Elle est l’image de notre Eglise, faite de pierres vivantes, toutes différentes, mais chacune indispensable comme chaque membre du Corps du Christ.
Pour préparer les chemins du Seigneur, chacun met sa vie en chantier, désire la rencontre du Seigneur de toutes ses forces, aplanit les aspérités de son âme, son corps, son esprit, comble les ravins de ses suffisances, abaisse les montagnes de ses préjugés. Non par ses propres forces, mais en implorant l’Esprit Saint d’habiter son propre désert. Si le Seigneur ne bâtit la maison, en vain peinent les maçons. (Ps 127). St Paul nous dit : Celui qui a commencé en vous un si beau travail, le continuera jusqu’à son achèvement, au jour où viendra le Seigneur Jésus. Cherchons le cœur à cœur avec le Seigneur, et nous redécouvrirons le sens oublié de nos églises plus modeste,elles n’ont pas fini de faire résonner, même dans le désert, la parole du Seigneur. 1er Avent C 2024