Homélie du 1er décembre

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Homélie du 1er dimanche de l’Avent 1er décembre 24 Carmel d’Orléans
« Votre rédemption approche… »
Je suis heureux de célébrer avec vous, mes Sœurs. Vous portez ce monde dans votre prière. Merci .
Dans un monde troublé, bousculé où le bruit des armes est assourdissant, où les morts ne se
comptent plus, nous sommes en attente d’un Rédempteur… Et déjà nos rues comme nos magasins se
sont parées des décors de Noël. Nous fêtons l’arrivée de ce petit homme dans une frénésie
incroyable. Jésus va venir, une fois encore. Vous vous rendez compte ? Dieu va venir parmi nous et
tous nos efforts vers la paix et le partage vont prendre sens en cette nuit qui se profile à l’horizon.
Oui, notre rédemption est proche. Jésus se fait l’un de nous pour nous sauver, pour rendre à
l’humanité sa beauté, sa bonté, sa vie, son espérance.
«En ces jours-là je ferai germer pour David un Germe de justice… En ces jours-là, Juda sera
sauvé, Jérusalem habitera en sécurité. » Quelle belle promesse ! Et combien nous voudrions que les
hommes soient capables déjà de la réaliser. Dieu vient sauver l’humanité et lui apporter la paix.
Nous ne sommes pas naïfs et nous savons bien que cette paix ne viendra pas toute seule. Et parfois
nous ne savons que faire. Nous avons des moyens bien limités, pensons-nous. Et pourtant la prière,
le partage, la présence aux plus pauvres, aux plus petits sont à notre portée. Il nous faut rendre
compte de notre espérance dans un monde qui se désespère. Pas facile, bien sûr, mais en nous
approchant de la crèche nous allons trouver les forces nécessaires pour être présents et dire notre foi
en ce Dieu d’amour qui vient nous visiter, nous sauver.
Nous, Peuple de France, nous avons deux beaux sujets de nous réjouir en ce temps d’Avent. D’abord
la réouverture de la Cathédrale Notre Dame de Paris. Le pari a été tenu et cinq ans après les
flammes qui l’ont dévorée, la voilà qui ouvrira ses portes pour rayonner plus et mieux qu’auparavant
la présence de Dieu au cœur de ces foules.. Je mesure les efforts de beaucoup pour que cette
performance se réalise. Je pense à ceux et celles qui ont contribué à cette œuvre et d’abord à tous
ces artisans du beau, du solide, du parfait ouvrage. Et puis tant de donateurs, certains petits
donateurs, mais enthousiastes à l’idée de reconstruire ce lieu de prière, ce lieu de l’universel au cœur
de Paris, au cœur de notre pays. Car ce n’est pas seulement un monument que l’on a reconstruit,
mais une Église, Présence de Dieu au cœur du monde. Je pense à ces foules qui vont s’y recueillir
ou au moins prendre un bain de paix, de repos pour leur âme et pour leur être tout entier.
« Votre rédemption est proche » Je pense au Pape François qui va honorer par sa visite la piété
populaire en Corse. Notre Pape est sensible à la piété populaire des Corses, mais aussi de tous les
fidèles et il honore ces hommes et ces femmes simples dans leur manière de dire leur foi. Je pense à
la présence des bergers venant honorer « le Prince de la paix ». Ce sont ces gens simples qui
honorent l’enfant qui vient de naître. Ce ne sont pas les grands de la terre qui seront là, mais des
bergers. Ils seront là avec leurs animaux et de leurs instruments ils joueront la plus belle musique
qui soit. N’est-ce pas déjà la piété populaire qu’honore aujourd’hui notre Pape ?
Oui, frères et sœurs, la Seigneur se laisse découvrir par celles et ceux qui sont humbles, qui sont les
petits de la terre. Ils sont toujours les bien-aimés de Dieu. Et à nous de le leur montrer, de leur
permettre de découvrir leur dignité d’enfants de Dieu. Et à nous aussi il est donné de devenir ces
petits, aimés de Dieu. Ce temps de l’Avent nous permet de trouver les chemins de l’humilité, car
celui que nous allons fêter à Noël est l’humilité même. Il va naître comme un pauvre, en chemin. Il
nous fait penser à tous ces exilés, à tous ces déplacés que nous avons tant de mal à accueillir et « qui
n’ont pas de place à l’hôtellerie ». Notre préparation à Noël nous ouvre à toutes les détresses
humaines, à toutes les victimes de la méchanceté, de la guerre, de l’exclusion. Nous savons que
notre Rédemption est proche. Nous pouvons creuser en nous cette conviction que le Christ seul
peut sauver notre monde, nos vies. Je vous remercie, mes Sœurs, d’être toutes données au Christ.
Soyez bénies, vous qui savez combien est précieux le salut en Jésus-Christ. Son Cœur ouvert vous
donne l’eau vive pour qu’elle jaillisse sur le monde entier. Merci.