Homélie du 2 février

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Homélie de la Présentation du Seigneur au Temple 2 février 2025
« Mes yeux ont vu le salut que tu préparais à la face des peuples. »
Le Christ, à travers ses parents de la terre, ne se dérobe en rien aux Lois édictées pour tous les
hommes. Il est fils d’homme et cette prescription de la présentation au temple le concerne donc.
Mais cet événement sera déjà l’occasion de révéler l’identité même de Jésus et la mission qui est la
sienne. Le vieillard Siméon révèle ainsi qui est cet enfant et ses parents sont tout étonnés de ce
qu’on dit de lui. Siméon est vraiment un représentant de ce Peuple qui attendait que la parole des
prophètes se réalise. Et, en voyant cet enfant, il reconnait en lui celui qui doit venir sauver le
Peuple.
Siméon était en attente, ainsi que tout le Peuple de Dieu. Être en attente rejoint fortement
aujourd’hui le thème de l’Année jubilaire : PÈLERINS D’ESPÉRANCE. Pèlerins comme tout le
Peuple qui chemine avec son Dieu. Le pèlerinage est bien notre lot, à nous tous qui attendons le
passage du Christ qui vient nous sauver. Pèlerins comme ceux d’Emmaüs qui cheminent dans la nuit
jusqu’à la révélation de Celui qui rompt le pain et fait surgir la Parole de Dieu. Pèlerins comme
Siméon et Anne, qui, ne bougeant pas du Temple, attendent dans la prière le passage du Rédempteur
et qui le reconnaissent en cet enfant. Siméon laisse éclater sa joie. Il peut partir maintenant qu’il a
vu le Sauveur : « Maintenant, ô Maître Souverain, tu peux laisser ton serviteur s’en aller en
paix… »Plus rien ne le retient sur terre puisque le salut est en marche pour tous les hommes.
Cette fête de la Présentation de Jésus au temple est traditionnellement le fête de la vie consacrée. Et
les consacré(e)s du Diocèse d’Orléans vont se rassembler, à l’invitation des Carmélites, pour faire
une démarche qui entre dans la démarche jubilaire proposée à tous. Ils sont « pèlerins d’espérance ».
Pèlerins certainement, même sans sortir de leur carmel ou de leur monastère. Ils ont entendu l’appel
du Seigneur et, dans la diversité des engagements, ils le découvrent peu à peu dans leur lent chemin
vers la perfection. Leur vie donnée dit au monde que la présence du Christ peut suffire à remplir
une vie. La phrase de Sainte Thérèse résonne en eux aujourd’hui davantage encore : « Aimer, c’est
tout donner et se donner soi-même ». Sainte Thérèse, Patronne des Missions, sans sortir de son
Carmel, quelle leçon ! Nous pouvons tous être missionnaires, qui que nous soyons, où que nous
soyons. La vie consacrée, comme la vie de toute l’Église, a été entachée par des scandales et nous
essayons de faire face. Depuis la reconnaissance jusqu’à la réparation, nous sommes engagés en
vérité et nous prenons en compte toutes les victimes. Que la vérité éclate et que nous puissions
avancer vers l’accueil et la réconciliation. La vie consacrée, dans sa diversité, nous aide à aller plus
loin, plus haut, avec la présence du Christ. La vie consacrée n’a rien à prouver sinon que le Christ
nous rend heureux de vivre à sa suite .Permettez-moi de reprendre une phrase de notre Fondateur le
P. Jules Chevalier. Il disait, et nous reprenons souvent cette phrase : « Quand Dieu veut une œuvre,
les obstacles deviennent des moyens . » N’ayons donc aucune peur, le Christ est avec nous.
Siméon et Anne, dans le temple, les consacrés dans leur monastère ou leur communauté sont des
hommes et des femmes de prière. L’Église a besoin d’eux pour un supplément d’âme. Mais tout
baptisé est appelé à être homme ou femme de prière. J’aime voir ces humbles égrener leur
chapelet, prier pour tous les souffrants de la terre, pour la paix entre les hommes, pour la
réconciliation et le pardon. J’aime à être en communion avec tous ces frères et sœurs, connus ou
inconnus qui se tournent vers le Seigneur et, comme Siméon, s’abandonnent dans ses bras. En toute
simplicité je demande cette force de pouvoir dire au Seigneur : « Maintenant, ô Maître Souverain,
tu peux laisser ton serviteur s’en aller en paix, selon ta Parole. » A l’heure définitive, que le
Seigneur nous donne la grâce de le rencontrer dans la paix. Que nous découvrions celui que nous
n’avons cessé de vouloir rencontrer dans nos frères, dans la prière…, celui qui est la Lumière des
Nations et qui leur ouvre grand les portes de son Cœur. Comme Siméon, « nos yeux ont vu le salut
préparé à la face des peuples : lumière qui se révèle au nations et donne gloire à ton peuple
Israël » ALLELUIA, BONNE NOUVELLE ! ALLELUIA, ALLELUIA !