Homélie du 21 août

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Un homme de plus de 100 ans me demande : Sais-tu si le Bon Dieu a une place pour moi ? Voudra-t-il de moi ? D’autres se disent : Avec tout ce que j’ai fait pour Dieu et pour les autres, sûrement j’irai au ciel. Je suis du bon côté. A Jésus, quelqu’un demande : Seigneur n’y aura-t-il qu’un petit nombre à être sauvé ? Trouvant la question biaisée, Jésus ne répond pas directement. Il peut la comprendre.

Isaïe parle d’un salut largement offert par Dieu : Je viens rassembler toutes les nations, de toute langue. Elles viendront et verront ma gloire. Et le Ps 116 chante : Louez le Seigneur tous les peuples, fêtez-le, tous les pays. Mais en même temps, ne faut-il pas être fils d’Abraham, membre du peuple élu ? Aujourd’hui, on dirait avoir tout fait, baptême, communion, confirmation, mariage ? Les Témoins de Jéhovah disent bien qu’ils seront 144.000 élus, tous les autres, non. Problème : ceux qui se croient assurés du salut, satisfaits d’eux-mêmes, risquent fort de mépriser les autres, pécheurs indignes, et d’entendre la sévère parole : Eloignez-vous de moi, vous tous qui commettez l’injustice.

Jésus ne dit pas combien seront les sauvés, mais comment être sauvé : Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite. Imaginons les chameaux du désert, qui ne peuvent franchir les portes des villes sans être débarrassés de leur énorme fardeau – ou bien les Enclos paroissiaux bretons qui ont prévu un escalier en pierre à côté de la porte souvent fermée, qu’il faut enjamber pour aller prier – ou encore quelque passage périlleux obligé sur un glacier entre deux crevasses. Nous sommes trop lourds.

Nous ne pourrons accéder au Royaume de Dieu, partager l’immense amour de Dieu pour tous, sans nous dépouiller de ce qui nous encombre le cœur et l’esprit, de ce moi jamais satisfait qui fait obstacle au véritable amour. Notre avenir dépend de nous, de nos actes, de nos paroles.

Jésus nous montre l’exemple. Quand on l’interroge, il fait route vers Jérusalem, il prend la route du serviteur, du dé-saisissement de soi, la porte de la dernière place sur la croix. Ma vie, nul ne la prend, c’est moi qui la donne.

Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie, dit le Seigneur, personne ne va vers le Père sans passer par moi. Vous voulez être sauvés ? Ne commettez pas d’injustice et gardez les yeux fixés sur Jésus. Un conseil : Cherchez à tenir ensemble deux mots : discernement et renoncement. Discerner quel est le désir de Dieu sur moi, et renoncer forcément à une part de moi-même et de mes envies, pour y répondre. (Par ex : pour la rentrée, quelle place  vais-je réserver à Dieu, en prière, formation, solidarité, choix écologique, y compris pour les enfants ?)

Alors la porte vous sera ouverte, sur la joie et la paix de Dieu. 21e dim C 2022