Homélie du 24 avril

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C’est le dimanche de la divine miséricorde. Cette miséricorde est celle de Jésus dont le cœur est ouvert sur la Crois. Il donne tout et c’est encore dans ce cœur transpercé que Thomas aujourd’hui va retrouver la foi. « Tant que je n’aurai pas mis la main dans son côté, non je ne croirai pas. » Mais à l’invitation du Christ, il n’a même plus besoin de ces preuves matérielles , il s’écrie : « Mon Seigneur et mon Dieu ». Il ne demandait qu’à croire que Jésus était ressuscité, il l’avait tant aimé qu’il l’avait suivi sans objection. Le Seigneur était devenu son Tout. Mais sa fin misérable sur une croix avait du mal à passer. Pourtant il n’avait qu’un désir, c’était de croire que tout cela était vrai. Dimanche de la miséricorde, le Christ a fait couler le sang et l’eau sur tout homme, bon ou méchant et il nous invite chacun et en Eglise, à être les témoins de cet amour sans limites pour celles et ceux que nous côtoyons, que nous rencontrons. Il nous envoie vers les autres pour leur apporter son amour, sa paix, son espérance.

Nous sommes l’Eglise de Jésus-Christ et notre témoignage est celui des croyants d’aujourd’hui pour ce monde d’aujourd’hui. Si nous ne témoignons pas, personne ne témoignera du Christ ressuscité. C’est donc notre mission de baptisés, de disciples-missionnaires, d’être les témoins de la Résurrection, du Don total que le Christ a fait de sa vie, de son Corps, de son Sang pour le salut du monde. Ayant découvert le Christ sorti du tombeau, nous ne pouvons être des témoins passifs. A nous de dire au monde que tout cela est vrai et que nous sommes les disciples d’un Dieu Vivant, d’un Dieu d’Amour qui veut le bonheur de tous. Regardons les apôtres, regardons Thomas. Ils ont été désarçonnés par la mort brutale et injuste de Jésus. Mais après la résurrection, ils sont devenus les Apôtres que nous connaissons et sur lesquels l’Eglise est bâtie. Pourtant ils n’ont pas été très bons dans l’épisode de la Passion. Ils ont eu peur, ils ont renié et malgré tout, ils seront les piliers sur lesquels l’Eglise est fondée. Thomas, d’incrédule qu’il était, est devenu un grand Apôtre, un des témoins du Ressuscité.

Cet Evangile nous apprend aussi que le doute est permis. Thomas a douté tout comme les autres apôtres. Sur la route d’Emmaüs, les deux compagnons n’en menaient pas large et ils diront leur déception devant les évènements qui se sont déroulés. Mais aussitôt qu’ils auront reconnu le Christ bien vivant, partageant le pain comme il l’a fait à la Cène, ils seront les témoins enthousiastes de Jésus mort et ressuscité. Pour nous aussi parfois pointent la déception, le doute,et même nous guette le reniement. Mais lorsque nous avons fait l’expérience de la présence du Christ, plus rien ne nous arrête. Nous devenons des témoins hardis et ardents de ce Christ Sauveur.

Mais comment aujourd’hui vivre du Christ dans une monde où l’exclusion nous guette, où le chacun pour soi est prôné ? Nous avons la chance de vivre dans un pays de liberté. Ne laissons pas cette liberté être bafouée par tous ceux qui veulent exclure une partie de l’humanité, qui veulent chasser l’étranger, qui veulent se retrancher dans des frontières sans âmes. Nous sommes appelés à nous exprimer sur la nation telle que nous la voulons. Que jamais elle ne soit bâtie sur l’exclusion et le refus. Le commandement de notre Dieu n’est-il pas : « Aimez-vous les uns les autres COMME je vous ai aimés ». Nous venons de nous remémorer le sacrifice du Christ. Il a tout donné pour que l’humanité vive dans la paix et dans l’amour mutuel. Rejetons donc tout ce qui divise, ce qui exclut et vivons l’accueil inconditionnele du pauvre, de l’humilié, de l’exilé, du plus petit de nos frères.

Nous sommes dans un temps de guerre et le Peuple d’Ukraine se bat pour sa dignité, pour sa liberté. Prions pour les victimes de ce conflit insensé. Il y a beaucoup de morts Qu’ils soient en paix. Il y a beaucoup de déplacés. Qu’ils trouvent des personnes et des lieux accueillants. Il y a beaucoup de gens meurtris. Qu’ils trouvent des mains secourables. Que leurs boureaux changent leur cœur. Et que nous-mêmes, ne doutant pas de l’Amour que le Seigneur donne à chacun, nous soyons les témoins de ce Dieu de la Miséricorde. Que nous puissions annoncer que la Vie triomphe toujours de la Mort et que le Christ ne cesse de nous entrainer dans ce combat pour la Vie. Oui, le Christ est ressuscité et nous sommes des vivants avec lui. ALLELUIA !