Homélie du 24 juillet

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Homélie du 17ème dimanche ordinaire

Beaucoup parmi nous prennent un peu de repos, loin de leur préoccupations quotidiennes et ordinaires. C’est une joie de pouvoir souffler un peu après une année parfois éprouvante. C’est aussi un temps favorable pour se ressourcer spirituellement. Beaucoup en profitent pour prendre un peu plus de temps pour retrouver ce qui nous manque parfois dans les temps de vie ordinaire, une contemplation de la nature, une lecture revigorante, des rencontres qui ressuscitent l’amitié, un petit temps de méditation, un beau texte, etc…

Oui, un temps favorable et voilà que l’Evangile nous apprend à prier comme Jésus apprend à prier à ses Apôtres : « Notre Père ! ». Oui, « quand vous priez, dîtes Notre Père… » Jésus est en relation constante avec son Père et il nous fait entrer dans cette intimité que, lui, vit à tout instant de sa vie. Découvrir aujourd’hui cette figure du Père est une richesse pour ce monde qui se cherche, qui a besoin d’amour, de paix, d’espérance ; pour notre Eglise aussi qui est secouée par tant de tempêtes et qui a besoin de reprendre toujours le cap de la tendresse, de l’amour partagé. Notre Père est notre véritable cap et c’est Jésus qui nous le donne. Il nous attire et nous envoie. Il nous donne la direction et la force d’aimer.

« Que ton règne vienne ! » Malheureusement nous voyons bien que dans le monde le règne de l’amour a bien du mal à s’instaurer. Nous déplorons la guerre absurde en Ukraine et ailleurs dans le monde. Nous voyons que les disparités ne se réduisent pas, au contraire, entre les pauvres et les riches. Nous voyons des égoïsmes grandir et prendre le dessus. Nous voyons notre Eglise faire face à des défis énormes. Nous voyons la désespérance parfois nous submerger et conduire à des gestes irréparables et violents. Et nous ne cessons de crier : « Seigneur, que ton règne vienne ! » La venue de Jésus dans le monde n’a pas éteint la violence. Hérode n’avait-il pas ordonné le massacre des innocents par peur de perdre son trône ! Et le Christ n’a t’il pas accepté d’être victime de cette violence ?

Notre prière est souvent le seul recours que nous ayons. Bien sûr, nous agissons dans le monde et nous faisons ce qui est en notre pouvoir pour que le règne d’amour s’instaure. Mais nous nous sentons souvent dépassés. Remettons à Dieu notre désir de changer nous-mêmes pour transformer le monde. Sachons que tout petit geste d’amour fait advenir ce monde nouveau voulu par le Christ, un monde d’amour et de paix, de justice et de vérité. Dieu se laisse toucher par la prière et nous le voyons bien dans la première lecture d’aujourd’hui. Sa colère est apaisée par la prière du prophète. Sachons nous approcher de lui et demander grâce pour notre monde, pour notre Eglise, pour l’humanité toute entière. Avec tous les priants de la terre soyons des « orants », nous tournant vers le Seigneur en toute confiance.

Cette période d’été nous fait aussi rencontrer bien des lieux où l’on prie, où l’on peut retrouver le calme, la sérénité. Grandes abbayes ou petits sanctuaires nichés au creux d’un vallon, croix érigées au détour d’un chemin ou pèlerinages organisés, marches pèlerines ou pauses bienfaisantes, tout est bon pour retrouver Celui que Jésus nous indique aujourd’hui : Notre Père. Souvent Marie est là aussi et comme à Cana elle nous invitera : « Faîtes tout ce qui vous dira ! » J’aime à imaginer Marie priant pour tous ses enfants de la terre et portant leur prière à Celui à qui elle a donné le jour. Nous nous retrouverons avec joie autour du 15 août pour fêter son Assomption. Ses fêtes jalonnent l’année liturgique et nous aident à avancer sur le chemin du Royaume. « Marche avec nous, Marie, sur nos chemins de foi ! »

Frères et sœurs, la liturgie renouvelée nous invite toujours à nous unir. Nous sommes frères et sœurs, créatures de Dieu. Certes nous sommes des pécheurs, mais le Christ est venu nous régénérer et nous remettre debout. Il nous invite à dire sans cesse : Notre Père ! » Restons très unis dans cet Amour. C’est ensemble, en communauté que nous sommes témoins du Père que nous prions si souvent. « Le jour où je t’appelle, réponds-moi, Seigneur ! »