Homélie du 21ème dimanche ordinaire 25 août 2024
« Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. »
A la question du Christ : « Voulez-vous partir vous aussi ? » la réponse de Pierre fuse : « Seigneur, à
qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. » Confiance absolue de celui qui va devenir
le chef des Apôtres et il est évident qu’il ne parle pas seulement pour lui, mais pour tout le collège
des Apôtres. Ils ont mis leur confiance en lui, ils ont tout donné. Ils sont parfois déroutés par les
propos de Jésus, mais ils reconnaissent en lui le Messie de Dieu. « Tu as les paroles de la vie
éternelle. » Quelle foi exprimée ainsi : « Nous croyons, et nous savons que tu es le saint de Dieu. »
Nous savons bien que leur foi sera mise à l’épreuve et celui qui proclame sa foi aujourd’hui sera le
même qui le reniera, mais aussi qui pleurera ce péché. Pierre montre bien ce qu’est l’humanité, la
nôtre et celle que nous partageons tous. Notre foi est vraie et nous aimons la proclamer, mais nous
avons aussi nos reniements, nos faiblesses et nos désirs parfois de quitter, de nous en aller loin de
l’Évangile et de ses exigences. « Ma vie serait plus facile si je n’étais pas chrétien », me disait un
jeune. Il ne voyait la vie chrétienne que dans une négation de sa liberté. Nous avons longuement
discuté pour conclure que, finalement la vie en Jésus-Christ était belle et que lui, Jésus-Christ, ne
nous enlevait nullement la liberté de vivre. Au contraire il nous donne la liberté d’aimer, d’agir, de
grandir en humanité.
« Les paroles que je vous ai dites sont esprit et elles sont vie » . Le Christ ne nous dit pas d’aller
chercher ailleurs. C’est sa parole qui est esprit et vie. Car sa Parole est la Parole du Père qui nous
aime et nous fait vivre. Si nous n’entendons pas la Parole du Christ notre vie demeure dans les
ténèbres. Nous ne recevons plus cette sève qui irradie notre vie, la grâce que nous donne Jésus-
Christ. Les tribus d’Israël, comme les Apôtres,ne veulent pas se couper du Seigneur, du Dieu de
leurs pères : « Plutôt mourir que d’abandonner le Seigneur ! » Le Peuple de Dieu reste attaché à son
Seigneur, à Celui qui l’a fait sortir d’Égypte. Malgré les plaintes, le Peuple reste fidèle à son Dieu.
Cette fidélité est aussi celle de notre Église. Elle est parfois bien rebelle ; elle est parfois bien
infidèle à son Maître et Seigneur, mais elle continue à proclamer sa foi au cœur du monde. Comme
Pierre, malgré toutes ses faiblesses, elle demeure le Peuple de Dieu au cœur du monde. Malgré
notre peu de foi, nous disons comme Pierre: « Seigneur, à qui irions-nous ? » Chacun de nous a
besoin de Jésus-Christ, de sa bonté, de sa parole de vie. Chacun de nous a aussi besoin de cette
communauté, certes imparfaite, mais dans laquelle se manifeste le Christ Jésus.
L’occasion est belle pour nous aujourd’hui de renouveler notre foi, de la laisser renouveler par
Jésus-Christ. Le cri de Pierre, son affirmation nette de sa foi nous oblige nous aussi. Pas de tiédeur,
pas de demie-mesure : « A qui irais-je ; Tu as les paroles de la vie éternelle ! » Après Pierre, après
tous ceux qui nous ont montré le chemin, nous nous confions au Seigneur. C’est lui qui nous guide
et nous sauve. Nos vies prennent sa couleur. Elles sont teintées de son amour, de sa miséricorde
infinie. Et nous devenons des témoins en ce monde, de sa résurrection, de sa vie de communion.
Nous sommes pleinement de cette race choisie par Dieu et nous devenons solidaires de toute
l’humanité. Car le Dieu de Jésus-Christ est un Dieu incarné dans notre vie d’hommes et de femmes,
créatures de Dieu et rachetées par Jésus-Christ. Notre solidarité avec tous les hommes et
spécialement les plus petits et ceux qui souffrent davantage n’est pas facultative. Elle nous
constitue en communautés diverses animées par le Christ. Nous sommes solidaires dans les joies et
les peines de notre monde.
« Goûtez et voyez comme est bon le Seigneur ! » L’antienne du Psaume 33 peut nous accompagner
tout au long de la semaine. Nous n’aurons jamais fini de goûter à cet amour infini qui nous rend
bienveillant à tout homme, à toute femme, à tout enfant, si pauvres soient-ils. Nous sommes choyés
par Dieu. Le Cœur du Christ nous est ouvert pour que nous fassions déborder notre propre cœur sur
ce monde racheté par Jésus-Christ. « Que les pauvres m’entendent et soient en fête ! » Oui, merci
Seigneur, de me donner l’occasion de crier à tous ma joie de croire !