Homélie du 26 février

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Le conte biblique d’Adam et Eve médite sur nos origines et celles du mal. D’où vient-il ? A qui la faute ? A l’autre, bien sûr. (Ecoutons-les)Tout ça, c’est de ta faute ! dit Adam à Eve. Eve répond : Le serpent m’a trompée. Il m’a fait douter de Dieu, il m’a menti, il m’a fait croire que nous ne mourrions jamais, que nous serions comme des dieux, connaissant le bien et le mal. Alors le fruit m’est apparu savoureux, agréable, désirable. Alors je l’ai pris, j’en ai mangé, je t’en ai donné et toi aussi, tu en as mangé ! Nos yeux se sont ouverts en effet, mais sur notre nudité de créatures. Et maintenant, c’est la division, le soupçon, le mal et la mort pour tous dans ce jardin. Qui nous en délivrera ? – Un nouvel Adam ? – Une nouvelle Eve ?

Frères et sœurs, seule la Passion du Christ nous révèle la gravité du péché que nous continuons chaque jour. Le péché d’Adam et Eve est le nôtre. Par un seul homme, le péché est entré dans le monde, dit St Paul, comme si cet évènement était situé dans le temps, et par le péché est venue la mort, ainsi la mort est passée en tous les hommes, étant donné que tous ont péché. Le drame ! Dieu soit béni ! Par Jésus Christ, la grâce de Dieu, sa miséricorde, son amour infini, qui nous rend justes, comme des fils et frères, s’est répandue sur la multitude. Au milieu, il y a la Croix.

En ce Carême, repérons en quoi nous sommes tentés, à partir de l’expérience de Jésus. En fait il a été tenté tout au long de son ministère : par l’incompréhension des foules, les reproches de Pierre, dans son agonie, enfin sur la croix : Si tu es Fils de Dieu, descend de la croix. C’est l’argument du diable : Si tu es Fils de Dieu, profitesen pour toi, pour te nourrir, pour épater les foules, pour prendre le pouvoir et posséder le monde. Le moi je ! Ce sont nos tentations, comme celles des Etats, qui deviennent des péchés quand nous passons à l’acte délibérément : le pain à n’importe quelle condition, la sécurité magique, le pouvoir qui rend esclave. Chaque fois le diable souffle des solutions individualistes qui nous coupent de Dieu, et puis engendrent violences, insécurité alimentaire, déplacements forcés.

Comment résister à la tentation ? Par le combat spirituel, celui-là même de Jésus à Gethsémani. Pris entre le désir humain légitime de conserver sa vie (Père si tu le veux, éloigne de moi cette coupe) et cet autre désir surnaturel d’accomplir la volonté de son Père au prix de sa vie, c’est par grâce qu’il peut dire : Cependant, que soit faite non pas ma volonté mais la tienne. Nous le méditerons pendant la Semaine Ste.

Jésus est resté le Fils bien-aimé du Père, qui supporte l’épreuve avec persévérance, offrons-lui nos tentations, nos faiblesses, nos croix. Il les porte avec nous.

Dans ce Carême, prenons les moyens de lutter avec Jésus contre les tentations en nous, le débordement des sens, la volonté de puissance, l’orgueil, et dans le monde ; le pouvoir, l’argent et donc la faim, les conflits. Il nous a rappelés ces moyens (cf Mercredi des Cendres) : Prière et sacrements, Parole de Dieu, Partage.

Je ne suis jamais seul, dit Jésus, le Père est toujours avec moi. C’est forts de sa confiance en son Père, que nous redirons tous les jours : Père, ne nous laisse pas entrer en tentation, ne permets pas que nous soyons dominés par la tentation, mais délivre-nous du Mal. Amen

1er Carême A