Homélie du 29 mai

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Commençons comme une parabole.

Il en va de l’efficacité de la Parole de Jésus comme d’une jeune fille d’Extrême Orient, née en milieu bouddhiste, qui rencontre un jeune homme français, catholique, venu pour ses études. Ils se revoient en France, deviennent amoureux et décident de se marier en Eglise. Toute à la découverte d’une foi qu’elle ne connaît pas, la jeune fille est saisie en lisant : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. Je vous appelle mes amis, ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi qui vous ai choisis et envoyés, pour que vous alliez, que vous portiez du fruit. Peu à peu, elle se demande : Est-ce que c’est à moi que Jésus parle, alors que je ne le connais pas ?

Ce n’est pas la première fois que je suis témoin de la façon dont la parole de Dieu est actuelle. J’y vois même le signe que la prière de Jésus pour nous ne s’arrête jamais. Il nous porte ! Que demande-t-il à son Père pour nous ?

Jésus prie pour notre unité : pour que ce couple, mais aussi nos communautés, nos Eglises, s’enrichisse de ses différences et dépasse les incompréhensions. Et pour notre unité intérieure, menacée par nos contradictions. Demandons et recevons la grâce de cette unité.

Jésus prie pour notre témoignage : pour que ce couple s’aime de plus en plus, comme Jésus ; et nous également, au service de la croissance de l’autre, attentifs aux plus fragiles, pratiquant l’hospitalité, l’ouverture à l’étranger.

Au-delà de ses disciples, Jésus a conscience de porter toute l’humanité dans sa prière devant le Père. Pour que le monde sache que tu m’as envoyé et que tu les as aimés comme tu m’as aimé. Est-ce que nos prières spontanées ont la même ouverture universelle ? N’est-ce pas le premier niveau de la mission que de prier pour ceux qui ne connaissent pas encore Jésus le Christ, déjà dans nos familles ?

Jésus prie pour que l’amour de Dieu soit en nous : pour que ce couple, et nous tous, nous recevions cette part de Dieu en nous. Ne croyons pas être déjà parvenus à nous laisser habiter par la tendresse de Dieu, nous avons tant de résistances en nous ; l’argent, le désir de toute puissance, les trafics en tous genres… Ne pensons pas y parvenir tout seuls, sans la prière et le soutien des autres priants, sans l’Esprit Saint qui nous conduit vers la vérité tout entière.

Comment nous sentons-nous invités à contempler les cieux ouverts comme Etienne, à garder les yeux fixés sur Jésus, Le chemin, La vérité, La vie ? Et comment pouvons-nous contempler la gloire du Père si nous ne sommes pas unis ? Et comment essayer d’être UN sans une écoute réciproque et un dialogue patient ? Ce ne peut être que le fruit de l’Esprit Saint, lui-même relation parfaite du Père et du Fils. Désirons-le, demandons-le, prions-le davantage en cette semaine qui nous prépare à la Pentecôte.

Viens Esprit Saint ! Viens Seigneur Jésus !

7e dimanche de Pâques C 2022