Homélie du 29 mai

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Homélie du 7ème dimanche de Pâques 29 mai 2022

Deux personnes, même attitude dans la Parole de Dieu d’aujourd’hui. Etienne rempli de l’Esprit-Saint fixait le ciel du regard. Jésus, les yeux levés au ciel, priait. Cette attitude m’interroge. Tous deux sont à la croisée des chemins. L’un va donner sa vie au Seigneur dans le martyre. Témoin du Christ jusqu’au bout, il se tourne vers le Ciel, le lieu de son Dieu à qui il donne tout. Jésus va quitter ses amis pour rejoindre son Père et il Le prie pour ceux qu’il laisse sur cette terre, ses disciples qu’il a formés pendant 3 ans. Pour tous deux, les mêmes sentiments : un amour inconditionnel et une confiance totale dans ce Père du Ciel, un regard plein de tendresse pour celles et ceux qui restent sur cette terre. Jésus n’oublie pas qu’il a vécu avec eux pendant trois ans et que maintenant ce sont eux qui doivent continuer à vivre la Mission qu’il leur confie. Etienne donne tout au Seigneur et son sang sera semence de vie. Combien d’hommes et de femmes après lui seront témoins jusqu’au bout de cet amour qu’ils donnent au Seigneur. A la suite du Christ, mort et ressuscité, ils seront les pierres sur lesquelles sédifie notre Eglise.

Qu’elle est belle la prière de Jésus pour ceux qui sont ses amis très chers et qui devront poursuivre la Mission. « Je ne vous laisserai pas orphelins », avait-il dit. Dans cette prière il donne à son Eglise naissante cette présence de tous les instants, cette réelle présence de l’amour de son Père pour l’humanité. Et sa bénédiction descend sur nous tous : « Je ne prie pas seulement pour ceux qui sont là, mais encore pour tous ceux qui, grâce à leur parole, croiront en moi ». Ce sont donc tous les croyants de tous les temps et de tous les lieux qui sont pris ainsi dans la prière de Jésus. Il demeure avec nous, nous qui sommes les témoins aujourd’hui de son amour pour tous et chacun. L’Eglise n’est pas seulement un groupe humain. Elle est Peuple de Dieu en marche au milieu du Monde. Si, parfois, elle n’est pas aussi sainte qu’elle pourrait et devrait l’être, elle est tout de même appelée à devenir toujours plus reflet de Dieu en ce monde. Sûre de cette présence agissante du Christ en elle, elle lève les yeux vers le ciel comme Jésus, comme Etienne pour offrir chacune et chacun à ce Père dont l’Amour ne tarrit jamais .

Car enfin, l’Eglise ne vit pas pour elle seule. Au nom de Jésus-Christ, elle vit pour le monde. « Lumen Gentium », Lumière du monde, Lumière des nations, elle doit resplendir la beauté, la bonté, l’amour du Père. Jésus, aujourd’hui, prie pour elle afin qu’elle soit une « comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi. ». Elle doit apprendre à louer le Seigneur dans toute la création : Laudato si. Elle doit mettre au cœur de chacun la Joie de L’Evangile. Elle doit être témoin de la Miséricorde du Seigneur, de son attention aux plus petits, aux plus pauvres. Elle doit être ferment de paix dans un monde où la guerre fait rage, où la compétition ne s’arrête jamais. L’Eglise doit refléter le visage du Christ, l’Amour du Père.

Le Christ nous a laissé un signe formidable de sa présence : il nous a confié l’eucharistie, la communion. « Je ne vous laisserai pas orphelins… » Non, il ne nous laisse pas orphelins. Il s’est fait notre nourriture, il est venu habiter parmi nous, il est venu habiter chez nous, en nous. Approfondissons le sens de cette « communion ». Peu importe la main qui donne cette communion, la manière dont elle est donnée. Ce qui importe c’est cette présence réelle du Christ qui vient en moi pour me donner la vie, pour demeurer en moi comme celui qui aime. Ce signe est le signe de l’union de tous les croyants au Christ vainqueur de la mort et porteur de salut pour tous les hommes.

« Celui qui a soif, qu’il vienne. Celui qui le désire, qu’il reçoive l’eau de la vie, gratuitement ». L’apocalypse de Saint Jean nous interroge : Avons-nous soif du Seigneur ? Sommes-nous des êtres de désir ? A quelques jours de la Pentecôte, creusons en nous ce désir d’être emplis de l’Esprit Saint car c’est lui qui nous donnera courage, force et dynamisme pour avancer sur la route de la Mission. Ne nous fermons pas à l’Esprit Saint. Allons de l’avant. Avec les Apôtres, préparons nos cœurs à nous laisser envahir par cet Amour Sauveur. Demandons à Marie d’être des nôtres comme elle le sera au Cénacle avec les Apôtres. Elle nous aidera à ne pas nous enfermer dans des vues étroites, mais à nous ouvrir au grand soleil de Dieu. Alleluia !