Homélie du 30 juin

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Homélie du 13ème dimanche ordinaire 30 juin 2024
« Talitha koum ! Jeune fille, lève-toi !
Par delà la mort, le Christ est LE VIVANT et il continue à donner la vie ! Le Christ ne s’est pas joué
de la mort. Il est bien mort comme tout homme meurt et de façon violente même. Mais cette mort
nous a montré que par delà il y a la VIE en abondance. Et le Christ aujourd’hui, dans cette page
d’Evangile, nous montre son pouvoir face à la mort. Il relève la fille de Jaïre et la rend à sa famille
éplorée. « C’est une belle histoire, allez-vous dire, mais en réalité çà ne se passe pas comme çà.
Devant la mort d’un enfant, nous n’avons pas grand’chose à dire. C’est toujours horrible. Ce n’est pas
juste !, dit-on ; Et c’est vrai que ce n’est pas juste humainement. Et nous n’avons pas un Jésus sous
la main, comme Jaïre, pour venir ressusciter cet enfant. Il nous faut voir cette résurrection comme
un signe de vie pour tous. Christ continue à nous soutenir dans les épreuves les plus dures. Il
continue à nous dire d’espérer et de poursuivre la route. Pas facile ce chemin-là, mais notre foi, mise
à l’épreuve, nous permet de dépasser la mort. Le Christ a montré ce chemin de résurrection.
Dans la guérison de cette femme anonyme qui s’approche de Jésus juste pour lui toucher son
vêtement et dans la demande de Jaïrre de guérir sa fille, il y a deux signes de foi toute simple. Tous
deux s’adressesnt à Jésus. C’est leur dernier espoir. Il y a là une foi spontanée. Tous deux ont
confiance et tous deux reconnaissent en Jésus le Sauveur, celui qui vient pour donner la Vie. Face à
la maladie, face à la mort d’un proche, Jésus est là et console. Il guérit notre espérance mise à mal
par ces évènments douloureux. Tous, nous avons peur de ces évènements. Nous les redoutons pour
nous-mêmes, pour nos proches, pour ce monde que nous aimons, pour notre terre, pour la création.
En même temps, nous aussi nous sommes invités à redonner espoir à celles et ceux qui n’en ont
plus. A celles et ceux qui ne savent que « nous frôler » pour nous demander de l’aide. Souvent ils ne
font pas de bruit comme cette femme de l’Evangile. Elle a du être étonnée que Jésus la remarque
alors qu’elle n’avait que frôlé son manteau. Comme Jésus nous pouvons être attentifs à celles et ceux
qui ne s’imposent pas, mais qui demandent de l’aide, un peu d’espérance et de paix.
Le Livre de la Sagesse nous redit que « le Seigneur n’a pas fait la mort, qu’il ne se réjouit pas de
voir mourir les êtres vivants. Il les a tous créés pour qu’ils subsistent » . Notre Dieu est le Dieu des
vivants. Et en Jésus-Christ Il continue à nous donner la vie. Le tombeau vide au matin de Pâques
donne une nouvelle dimension à notre vie de disciples du Ressuscité. « Plus jamais la guerre »,
s’écriait un Pape. Plus jamais la haine, pouvons-nous espérer en ce jour d’élection ! Que chacun
puisse grandir dans la paix, la sérénité, l’espérance d’une vie renouvelée. Que jaillisse la vie comme
jaillit la fille de Jaïre se levant de sa couche. Que les peuples crient de joie et redisent le Psaume 29
proclamé aujourd’hui : « Je t’exalte, Seigneur, tu m’as relevé, tu m’épargnes les rires de l’ennemi…
Avec le soir viennent les larmes, mais au matin les cris de joie. Tu as changé mon deuil en une
danse, mes habits funèbres en parures de joie ! » Notre joie de chrétiens, de disciples bien-aimés du
Christ, est la joie des pauvres capables de faire la fête malgré les avatars de la vie. Je rencontre des
personnes qui ont perdu leur mari, des veuves. Bien loin d’oublier celui qui a été près d’elles
pendant des années, qu’elles ont aimé comme elles savaient le faire, qui leur ont donné des enfants à
aimer à leur tour, elles consacrent leurs années de veuvage au Seigneur comme veuves consacrées.
Ces personnes ne cessent de me montrer et de montrer au monde que la vie est encore possible
après un événement douloureux, un décès du plus proche parfois dans des circonstances
dramatiques, suicidaires. « Il m’a fallu d’abord que j’accepte qu’il m’ait laissée seule… », me disait
l’une d’elle. Aujourd’hui elle s’épanouit dans le service de « l’autre » et du « TOUT AUTRE » Mais
quel chemin vers la VIE ! Fécondité de la vie jusqu’au bout !!! « Je ne peux plus avoir d’enfants,
mais je peux être la Maman de tous ceux qui en ont besoin ! » me disait une « jeune fiancée » de 51
ans. Merveille de la vie !
La fille de Jaïre, la femme qui n’ose que frôler le manteau du Christ, comme bien des personnes que
nous côtoyons sont des appels à la VIE pour nous, témoins de la Résurection. ALLELUIA !