Homélie du 5 mai

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Homélie du 6ème dimanche de Pâques le 5 mai 2024
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« Je ne vous appelle plus serviteurs… Je vous appelle mes amis… »
Je dois avouer que je me délecte dans la Lecture des Actes des Apôtres que nous lisons depuis
Pâques. Voir cette jeune Église se mettre en route, en état de marche avec l’aide de l’Esprit Saint me
remplit de joie et m’oblige à regarder dans notre Église actuelle tout ce qui est signe de cette force,
de ce souffle de l’Esprit Saint. Car ce souffle est toujours là. Il est toujours présent au cœur de la vie
de l’Église. Et cette période qui précède la Pentecôte est pour nous très riche. Nous vivons encore de
la belle moisson de nouveaux baptisés de la veillée pascale. Nous vivons de ce Souffle et bientôt
nous aurons la confirmation d’adultes et de jeunes. L’Esprit Saint est à l’œuvre et la mission
continue aujourd’hui comme hier. Le Christ continue à nous dire : « Je ne vous appelle plus
serviteurs, mais amis. » Il continue à nous dire : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai
aimés. Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. » Ce
commandement traverse tous les âges et nous atteint dans notre vie concrète. Nous sommes les
témoins habités par l’Esprit Saint pour montrer au monde que seul l’Amour peut sauver les hommes,
ceux d’aujourd’hui comme ceux d’hier ou de demain. Personne ne donnera ce témoignage à notre
place. C’est nous les disciples-missionnaires de cet Amour Infini que le Christ nous a donné.
Moi, je suis admiratif devant l’Église universelle, ouverte à toute culture, accueillante à tout homme
de bonne volonté. Je suis admiratif devant notre Pape François qui, malgré son âge, ses difficultés
physiques, ses détracteurs aussi, continue son œuvre et prévoit de grands voyages dans les jeunes
Églises. Rien ne semble l’arrêter. Dimanche il était à Venise et il commençait sa visite par une prison
de femmes pour redire combien chaque personne humaine a droit à sa dignité. Ensuite il s’est
adressé aux jeunes les invitant à quitter leurs écrans pour devenir actifs dans la société. Et, à toute
l’Église il demande de rester en état de mission. Le grand périple qu’il prévoit cet été est une gageure.
Mais nous, msc, nous sommes honorés de savoir qu’il prévoit d’aller en Papouasie Nouvelle Guinée,
notre toute première mission. S’il n’y a plus qu’un Français présent dans cette Église particulière, il y
a maintenant une communauté vivante, avec de nombreux missionnaires : prêtre, religieux
religieuses, laïcs, catéchistes. La mission a changé de mains, mais elle n’a pas changé d’esprit. Et les
120 msc Papous sont de vivants témoins de la bonne Nouvelle annoncée par les Apôtres de l’Église
naissante.
« Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime » Cette parole du
Christ, cette parole faite chair en Jésus-Christ donnant sa vie pour tous les hommes nous met au
niveau de l’Esprit du Christ. Car lui seul a été capable de vivre sa mort comme un don parfait au
Père pour le salut du monde. « Ma vie, nul ne la prend, mais c’est moi qui la donne », dit-il. Dans sa
grande liberté, dans la communion avec son Père, il donne sa vie pour le salut de toute l’humanité,
pour la communion entre les hommes. Nous sommes invités à être des hommes et des femmes de
communion. Et cela nous engage dans la société comme dans l’Église. Nous allons bientôt voter
pour notre Europe. Je prépare cette homélie en la fête de Ste Catherine de Sienne, Co-patronne de
l’Europe. Et je prie ce matin pour que cette Europe qui a tant à donner au monde reste ouverte, ne se
replie pas sur elle-même, qu’elle ne perde pas son âme ; Nous, chrétiens, nous avons quelque chose
à dire à cette Europe et au monde. Notre Église se doit de trouver ou retrouver le chemin que le
Christ lui propose : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. » Ce commandement
n’exclut personne. Au contraire, tout homme est aimé de Dieu. Tout homme est digne de cet amour.
Lors de la visite du Pape François à Venise ce dimanche, une banderolle reprenait une phrase d’une
artiste française : «Nous sommes avec vous dans la nuit ! » Quelle solidarité vivons-nous avec des
frères et des sœurs qui n’ont sans doute pas eu les chances que nous avons nous-mêmes ?
« Aimez-vous comme je vous ai aimés, aimez-vous chacun comme des frères. Aimez-vous, je vous
l’ai demandé. Aimez-vous ! Aimez-vous ! » Et si je fredonnais ce chant tout en faisant ma cuisine
cette semaine, en servant à table et en rencontrant celui que je n’aime pas assez ! AMEN