Homélie du 5 octobre

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Homélie du 27ème dimanche ordinaire 5 octobre 2025
« Nous sommes de simples serviteurs, nous n’avons fait que notre devoir ! » Luc 17/10
Qu’ il est difficile de se dire que nous n’avons finalement fait que notre devoir alors que nous avons
trimé toute une journée… ou des jours entiers… On parle aujourd’hui assez souvent des « aidants »,
ces personnes qui donnent tout leur temps et toute leur énergie à « servir » la vie de leurs proches ou
de ceux et celles qui les entourent. Cette image est venue spontanément à mon esprit en lisant le
texte d’Évangile proposé aujourd’hui. Oui, j’ai pensé à celles et ceux qui « servent » et préservent la
vie de ceux qui les entourent. Je les vois dans les familles, dans les EHPADS, les hôpitaux et dans
tant d’autres lieux de vie. Ils sont là et ils ne comptent pas leurs heures souvent et, en tout cas, pas
leurs efforts pour que des plus faibles vivent. Ils ont le souci du service, le souci de la vie d’autrui. Il
est vrai qu’ils ont aussi besoin de reconnaissance comme tout homme, toute femme qui se donne. Et
la société leur doit beaucoup. Ils la rendent beaucoup plus humaine.
Le Christ se dit souvent serviteur. Il n’est pas venu comme un triomphateur. Il est venu pour se
mettre au service le plus humble de cette humanité pécheresse que nous formons tous. Lui qui est
Dieu, il s’est fait homme pour sauver tous les hommes. Il accomplit l’humble service de l’humanité
déchirée. Il se met aux pieds de ses disciples pour les leur laver. Il relève les pauvres et les libère de
leurs infirmités. Il est au service de tous les affamés de la terre, de tous les mal aimés, de tous les
rejetés. Et cet exemple « d’abaissement » devient aussi le signe de l’envoyé, du missionnaire de
l’Évangile. A chacun de nous, « disciple-missionnaire », il est proposé l’attitude du serviteur, « du
simple serviteur » Il est proposé de mettre le tablier et de servir son maître à travers les pauvres de
ce monde. Son attitude à lui devient l’attitude de tous ses disciples, de tous ceux qui veulent se
conformer à sa Loi d’Amour.
Et quelle est la récompense qui attend le Christ Serviteur ? C’est le chemin de l’humiliation, le
chemin de la Croix et la mort sur le bois du supplice. « Nous n’avons fait que notre devoir, nous
sommes de simples serviteurs ! » Voilà le chemin que prend le témoin du Christ. Le 19 octobre
prochain, à Rome, se tiendra une célébration qui nous est chère à nous Missionnaires du Sacré-
Cœur, Le premier Papou sera canonisé par la Pape Léon. Et qui est Peter TO ROT qui sera ainsi
canonisé ? C’est un laïc, père de trois enfants, « catéchiste » c’est à dire chef de communauté.
Pendant la guerre, là-bas dans ce pays lointain, les Japonais ont voulu le faire taire et arrêter sa
mission de catéchiste. Ils voulaient instaurer une loi où la polygamie était admise. Péter a résisté et
les Japonais ont tout fait pour le faire taire jusqu’à l’injection mortelle qui l’a empoisonné. Il disait à
sa femme qui attendait leur troisième enfant qu’il savait ce qu’ils allaient lui faire, mais qu’il
n’abdiquerait pas sa foi. Humble serviteur, il devient le premier Papou à être mis sur les autels et à
devenir pour tout un Peuple un signe éclatant de la victoire du Christ. Je pense à la fierté de l’Église
de Papouasie d’avoir donné un tel exemple à toute l’Église. Je pense à tous les missionnaires qui se
sont succédés là-bas. Je pense à son petit-neveu qui est Archevêque de Rabaul en Papua-New
Guinea. C’est loin de nous tout cela, mais c’est l’Église. Et elle continue à montrer le chemin du
service.
« Ce n’est pas un esprit de peur que Dieu nous a donné, mais un esprit de force, d’amour et de
pondération. » dit Paul à Timothée. Paul encourage celui qu’il a engendré à la foi, celui qui devient
avec lui témoin du Christ. Cet Esprit de force, d’amour et de pondération, c’est l’Esprit du Seigneur
qui est toujours premier dans toute évangélisation. C’est lui qui nous guide et nous fait prendre le
tablier du service de l’humanité. Il chasse de nos vies la peur et donne le courage du témoignage.
Les martyrs, ceux d’hier et ceux d’aujourd’hui, nous montrent un chemin rude, mais un chemin semé
d’espérance. Ils nous ouvrent à l’éternité bienheureuse que nous promet le Christ. Ils nous ouvrent à
la VIE. Avec eux nous touchons le grandeur du Serviteur, du Christ Sauveur, du Christ Rédempteur.
« Aujourd’hui, ne fermez votre cœur, mais écoutez la voix du Seigneur ! » Cette voix fait de nous de
vrais disciples-missionnaires. AMEN