Homélie du 6 novembre

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Nous venons de fêter la Toussaint, et de prier pour les Défunts, arrivent les Sadducéens. Pour eux c’est clair, c’est non pour la résurrection. Ils disent pourtant qu’ils croient en Dieu. Bien des cathos pensent comme eux, disent les sondages. Peut-être pas si catholiques que ça !

St Paul dit en effet : Si le Christ n’est pas ressuscité, notre foi est vaine. Et pour nous, le Christ est le premier des ressuscités. Qu’en dit Jésus ?

Il prend au sérieux la question de l’après mort, même si les Sadducéens veulent l’embarrasser par un un cas d’école, puisé dans la Loi de Moïse.

Il affirme : oui, nous ressusciterons. Dieu nous a créés pour la vie, sa puissance fait subsister l’homme au-delà de la mort, il a scellé avec lui un pacte d’amour, qu’on appelle l’Alliance. Jésus l’a consacrée par son Sang, nous la célébrons en chaque eucharistie. Dieu le Vivant nous veut vivants comme lui ; il nous a faits pour Lui, pour toujours. Croire en Dieu, c’est croire en son amour immense.

Il ne dit pas comment se passe la résurrection. Il dit que nous serons comme des anges, c’est-à-dire dans le monde de Dieu. Qui dit résurrection dit changement de mode d’être, transformation. J’aime bien l’image de la chenille qui devient papillon, mais ce n’est qu’une image. Ne cherchons pas à imaginer comment nous serons ressuscités ni à transposer en Dieu ce qui est sur la terre, c’est impossible et perte de temps. Nous sommes déjà enfants de Dieu, en résurrection, déjà en vie éternelle, comme le signifie notre baptême, mais ce que nous serons n’est pas encore manifesté, dit St Jean.

Deux jumeaux discutent dans le ventre de leur mère : Je suis trop bien ici, dit l’un, je ne veux pas sortir. – Et moi, dit l’autre, je suis trop pressé de connaître la vie de l’autre côté : l’air, la lumière, tout ce qui bouge, la voix si douce de notre mère, et surtout me rassasier de son visage, le bonheur !

Deux conclusions :

Prenons au sérieux la vie présente, elle est déjà céleste, dans toutes nos relations : à Dieu, aux autres, à nous-mêmes, à la terre notre maison commune. Aimons la vie, ce don de Dieu, faisons la respecter, de son début à sa fin naturelle. Le Royaume de Dieu, sous la forme des béatitudes, a besoin de chacun de nous.

Mettons notre espérance dans le Seigneur Jésus lui-même, sans hésiter, c’est notre choix. Reprenons la prière de St Paul :

Que le Seigneur vous affermisse en tout ce que vous pouvez faire et dire de bienQu’il vous donne réconfort et bonne espérance par sa grâce, traduisez, par son Esprit. Qu’il conduise vos cœurs dans l’amour et l’endurance du Christ.

Seigneur Jésus, je sais que rien ne peut me séparer de l’amour du Père que tu me donnes. Sois ma force, et mon espérance jusqu’au face à face bienheureux.

Et je suis sûr, que, au réveil, je me rassasierai de ton visage.

32e dim C 2022