Homélie du 7 août

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Homélie du 19ème dimanche ordinaire 7 août 2022

« La foi est une façon de posséder ce que l’on espère… » Cette phrase de saint Paul peut résonner à nos cœurs et à nos vies. Le chrétien est quelqu’un qui est projeté dans l’avenir. Il n’est pas rivé à un présent qui l’étoufferait. Il est l’homme ou la femme des grands horizons. Sans oublier la terre où il vit, les contigences d’une vie humaine limitée, il est projeté vers l’avenir parce que sa vie s’inscrit dans l’éternité de Dieu, cette éternité que le Christ est venu partager avec nous. Nous savons que nous nous inscrivons dans la vie de Dieu qui n’a ni commencement, ni fin. Alors notre vie sur cette terre est un long chemin d’espérance, un long chemin ouvert aux dimensions de Dieu. Laissons-nous, en ce dimanche, marquer par ce goût d’éternité que prend notre vie humaine, que prennent tous nos gestes vraiment humains, toutes nos marques d’amitié, de service, de solidarité. Nos vies sont à nous et elles nous sont données pour nous ouvrir à un avenir qui nous dépasse.

« Restez en tenue de service, votre ceinture autour des reins, et vos lampes allumées. », nous dit l’Evangile. Il ne nous dit pas d’attendre bêtement, béatement, mais bien dans un esprit de service, service de l’homme, de l’humanité, service de Dieu qui nous accueillera en son Royaume pour l’éternité. Le Christ nous a ouvert un chemin en nous montrant ce que veut dire SERVIR. Servir c’est donner de l’horizon à tout homme, c’est ouvrir un avenir qui dépasse nos petites contingences humaines. Nos vies sont limitées, on le sait bien. Nos vies humaines s’éteindront un jour. Mais dans la vie qui est la nôtre, notre avenir s’inscrit déjà car notre action ne se cantonne jamais à ce que nous vivons aujourd’hui. Elle a toujours un goût d’éternité depuis que le Christ a pris chair de notre chair et qu’il est mort et ressuscité. Notre vie d’aujourd’hui est signe de notre vie en Dieu qui nous accueillera au dernier jour. Pour cela il faut rester en tenue de service. Un service humble, à notre niveau, de cette humanité toute entière. Un service de tous les jours, avec nos mains, avec notre esprit, avec notre cœur.

Je suis impressionné par notre Pape François. Bien sûr, comme tout homme, sa souffrance physique le handicape, mais il est Pape et il veut, autant qu’il le pourra, remplir sa tâche de Pape. Humblement il dit : « Un changement de Pape, ce n’est pas une catastrophe. » Mais il poursuit tout de même avec détermination le chemin que lui indique l’Esprit, dans la disponibilité et la simplicité. Il dit qu’il doit limiter le nombre de ses voyages, et en même temps il annonce un prochain voyage au Kazakstan. Il est homme de devoir et son fauteuil roulant ne l’empèche pas de vivre sa mission. Il attend l’heure du Seigneur, c’est certain. Mais il n’abandonne rien de ce qui est sa mission sur la terre. C’est un exemple de fidélité créatrice à l’appel du Seigneur.

En ce temps de vacances, il nous est rappelé aussi qu’il est temps pour nous d’apprendre à prendre soin de nous-mêmes, de notre santé, de notre corps, de notre cœur, de notre vie sans oublier notre vie dans l’Esprit, sans oublier notre vie de relation. Là aussi il y a beaucoup à faire. Eviter les excès en tout genre, redonner sens à nos moindres actions, à nos moindres rencontres, à nos amitiés parfois délaissées, à nos devoirs de justice envers nos proches, regarder le monde avec bienveillance, avec le regard du Christ, il y a tant à faire pour nous régénérer nous-mêmes pour notre bonheur et le bonheur de tous. Veiller sur nous-mêmes n’est pas de l’égoïsme, mais reconnaître que ce potentiel qui est en nous ne nous appartient pas totalement. Il est don de Dieu et doit servir l’humanité. Nous retrouver nous-mêmes c’est aussi se tourner vers les autres, c’est se rendre disponible pour l’autre et finalement nous ouvrir au tout Autre.

En ce beau dimanche d’août, ayons à cœur de prendre du temps pour nos proches, pour ceux et celles qui attendent une visite, pour ce livre qui dort sur notre bureau et qui nous ferait du bien, pour cette musique qui élèvera notre âme vers le Seigneur. Laissons nous émerveiller par cette nature à préserver; Ne gaspillons pas les dons de Dieu, mais remercions le des dons qu’il nous fait. L’action de grâce soit dans nos cœurs. Entendons le psalmiste nous dire : « Criez de joie, hommes justes, hommes droits à vous la louange. Heureux le peuple dont le Seigenur est le Dieu. Heureuse la nation qu’il s’est choisie pour domaine. »