Homélie du 7 août

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L’été est favorable à de belles rencontres enrichissantes, surtout si on les relit avec la Parole de Dieu. En écoutant Jésus dans l’évangile, je repense à ce Frère hôtelier d’un monastère breton où je venais passer deux jours : Oui, nous recevons beaucoup de monde, mais trop à mon goût pour bien accueillir. Recevoir sans pouvoir prendre le temps d’accueillir. Ce moine sentait un décalage avec cette attention bienveillante à chacun que demande Jésus.

Le psaume dit : Dieu veille sur ceux qui mettent leur espoir en son amour. Jésus dit : Heureux les serviteurs que le maître, en arrivant trouvera entrain de veiller. De quelle vigilance et de quel éveil le Seigneur parle-t-il ?

Jésus prend l’exemple d’un domaine agricole confié à un intendant. Cet homme a charge de gérer le domaine, personnel, bêtes et matériel. Il doit pouvoir rendre des comptes lorsque arrive le propriétaire qui réside en ville.

Avec cette image, Jésus nous invite à comprendre que nous sommes des intendants de ce que nous possédons. Nous avons à rendre des comptes de la manière dont nous nous servons des biens matériels qui nous sont confiés dans le sens du Royaume qui vient. C’est-à-dire d’en user afin d’aider le plus grand nombre à vivre dans l’Alliance avec Dieu.

Comment ? En respectant, comme dit le pape dans Laudato Si, trois relations humaines fondamentales : avec Dieu, avec le prochain, avec la terre. [Les canicules, sécheresses et incendies nous rappellent justement que l’urgence de notre conversion écologique pour la planète et pour les pauvres n’est pas qu’une question d’avenir mais concerne notre foi chrétienne.]

Le serviteur de la parabole veille, non en raison d’un danger, mais parce qu’il veut accueillir son maître à son arrivée. Si nous veillons, c’est pour accomplir la mission que Dieu nous confie et réussir notre vie, il ne s’agit donc pas seulement de l’heure de la mort.

Si nous prenons appui sur la façon dont les premiers croyants ont vécu cette vigilance : Abraham qui vit en émigré sans savoir où il met les pieds, Sara qui donne naissance à une nombreuse descendance, Abraham encore qui offre son fils unique avant qu’il ne lui soit rendu, nous voyons qu’ils font totalement confiance à la parole de Dieu, malgré des apparences contraires. Dieu a parlé, il ne peut se tromper.

A notre tour, en août, essayons de veiller à être trois fois attentifs :

– à la présence du Seigneur, repérée dans la prière,

– à ce qui met les autres en danger, pour en prendre soin,

– à prendre soin de soi-même : corps, cœur, âme, esprit, foi et consommation. Et pour cela, il n’y a pas d’heure. 19e dim C 2022