Homélie du 8 décembre

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Homélie du 2ème dimanche de l’Avent 8 décembre 2024
« Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers… »
On a toujours dit que Dieu était capable d’écrire droit sur les chemins sinueux de nos vies… Cela
ne nous empêche pas de prendre en compte la parole de Dieu et l’oracle d’Isaïe et l’appel de Jean le
Baptiste : « Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers… » Voilà le travail qu’il nous
est donné de faire en cet Avent : Redresser les chemins. Quel travail ! Et cela commence au dedans
de nous. Quelle compromission n’avons-nous pas à reconnaître ? Nos propres chemins sont
tortueux. A nous de les rendre plus droits. Car des compromissions nous en avons tous : vis à vis du
prochain que je sélectionne, vis à vis de la société à qui je demande toujours plus, vis à vis de ma
famille, vis à vis de l’argent, vis à vis de la nature, de la création, vis à vis de l’Église, vis à vis du
monde. « Rendez droits ses sentiers… » Oui quel travail ! Peut-être accepterai-je de faire une
révision de ma vie face au Seigneur et demanderai-je le pardon qui régénère ma vie. Dès
aujourd’hui préparons le chemin du Seigneur. Laissons le Seigneur travailler notre vie à sa manière
et non pas à la nôtre.
« Tout ravin sera comblé et toute montagne, toute colline seront abaissées… » Là encore tant de
ravins doivent être comblés pour que notre humanité puisse jouir complètement du bonheur que
Dieu promet à tous. Notre monde est en guerre. Comment combler ces ravins de haine qui
s’accumulent sur notre monde ? Et ce qui est vrai des peuples est vrai aussi de nos propres vies. N’y
a t’il pas des ravins à combler, des montagnes à remuer pour que la vie soit possible dans nos
quartiers, dans nos villes, dans nos familles, dans nos communautés chrétiennes ? Quels efforts
suis-je prêt à faire pour que cette joie de vivre ensemble soit devenue possible pour tous ?
Aujourd’hui, nous avons sous nos yeux la Cathédrale Notre Dame de Paris. Il y a 5 ans elle partait
en fumée. C’était la catastrophe. Aujourd’hui sa renaissance est vécue comme une victoire sur la
morosité. Ce chantier a mobilisé tant de personnes qui se sont coordonnées. Tant de talents se sont
mis au service d’une même œuvre dont ils peuvent être fiers aujourd’hui. Oui, quand les hommes
sont capables de se mettre ensemble, ils peuvent réaliser des œuvres merveilleuses. Ce renouveau
de Notre Dame nous donne l’exemple de réussite collective. Cet esprit collectif manque
furieusement à nos sociétés. Le chacun pour soi est mortifère. Le travail en commun est constructif.
Ensemble nous pouvons redresser les chemins, combler les ravins, abaisser les montagnes
d’indifférence.
8 décembre, nous fêtons Marie en son Immaculée Conception. N’est-ce pas l’image même de
l’obéissance intelligente à la volonté de Dieu que nous découvrons en elle ? Elle accepte cette
mission hors norme parce que c’est la volonté de Dieu. Marie connaît cette volonté. Elle attendait le
Messie comme tout le Peuple de Dieu. Elle accepte d’être active dans ce plan de Dieu sur
l’humanité. Pas d’objection, pas de palabre, « Je suis la Servante du Seigneur. Qu’il me soit fait
selon ta parole ! » Marie fait la volonté de Dieu et elle reste notre modèle. Saurons-nous accueillir
en ce temps de l’Avent la nouveauté de Dieu ?
« Jérusalem, quitte ta robe de tristesse et de misère, et revêts la parure de la gloire de Dieu pour
toujours… » Le prophète Baruc nous demande de faire de notre vie une hymne à la joie. Chrétiens,
nous devons tout faire pour que la joie rayonne dans le monde. Bien sûr, commençons ici, tout près
de nous. Portons un peu de joie là où nous sommes plantés. Portons la fleur de notre amitié aux
personnes seules, aux personnes de nos EPHADS, de nos hôpitaux. Faisons de nos vies un « Je
t’aime ». Comblons les ravins d’indifférences et aplanissons les montagnes de jugements tout faits.
Alors nous pourrons chanter : « Quelles merveilles le Seigneur fit pour nous : nous étions en
grande fête ! » Oui, car le Seigneur vient nous visiter, nous sauver, rendre la dignité à tout homme.
«Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers: tout être vivant verra le salut de Dieu »