Homélie du 8 janvier

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Homélie de l’Epiphanie du Seigneur 8 janvier2023

« Lumen gentium », « Lumière du monde, Lumière des Nations », depuis le Concile Vatican II, cette expression retentit souvent dans notre Eglise. Le Christ, Lumière des Nations, le Christ, Epiphanie de Dieu en notre terre. Le Christ appelle toutes les nations à célébrer sa venue et à entrer dans ce mystère du salut. La crèche est devenue le carrefour des nations. Ces mages dont on ne sait pas grand’chose sont la figure de toutes les nations qui viennent reconnaître le Seigneur dans l’enfant qui vient de naître. C’est la fête de la Mission Universelle car, oui, la Mission confiée par le Christ est universelle, ouverte au monde entier, aux hommes et aux femmes de toute race, de toute culture. Aujourd’hui la crêche devient carrefour des nations. Et nous sommes invités à élargir largement notre tente. Une Eglise qui se refermerait sur elle-même, sur son petit groupe, ne serait pas l’Eglise de Jésus-Christ. L’Eglise du Christ n’a pas de frontière. « L’Eglise est missionnaire ou elle n’est pas ! , a proclamé le Concile Vatican II.

J’ai aimé découvrir le jeune Cardinal créé par François notre Pape. Il est allé le chercher loin, là-bas en Laponie. Un jeune cardinal qui a bien peu de chrétiens autour de lui. Il y a quelques années, nous les msc, nous avons été émerveillés que le même Pape François aille chercher aussi un de nos frères Papous pour être lui aussi cardinal. Un cardinal en Laponie, un cardinal Papou et bien d’autres, l’Eglise ne se contente pas d’être repliée sur elle-même. Elle est ouverte, elle est pour tous les hommes et les femmes de la terre.

Mais pour que cette Eglise soit universelle et missionnaire, il faut qu’il y ait des hommes et des femmes qui ne se contentent pas de ronronner dans leur petite communauté. Il nous faut des hommes et des femmes au cœur de feu qui acceptent de traverser les mers, de sortir de chez eux pour découvrir les vastes horizons de la Mission. Personnellement je suis très fier d’appartenir à une congrégation qui est présente dans plus de 50 pays et qui a contribué à faire naître l’Eglise dans ces pays. Aux tout débuts nous reconnaissons une véritable follie évangélique. Lorsque nos frères sont partis à l’appel du Pape vers la Micronésie et la Mélanésie, ils ne savaient pas où ils allaient et les mois de traversée n’étaient qu’un épisode des rudes découvertes qu’ils allaient faire. Il sont partis les mains nues, mais le cœur plein d’enthousiasme. Aujourd’hui ce sont des Eglises qui sont implantées dans ces pays alors que nous, ici, nous souffrons par manque d’enthousiasme, par repli frileux. L’Epiphanie du Seigneur va-t’elle nous réveiller ? Allons-nous découvrir ce petit d’homme pauvre et nu qui vient libérer tous les hommes et leur donner le salut ? Serons-nous missionnaires, des disciples-missionnaires comme nous y invite François, notre Pape ? Oui, l’Eglise a encore et toujours besoin d’hommes et de femmes au cœur de feu, saisis qu’ils sont par l’amour fou du Seigneur pour son humanité.

Car le Christ est bien venu pour sauver tous les hommes et n’en perdre aucun. Mais Il appelle aujourd’hui comme hier à ne pas regarder en arrière. Son étoile nous guide vers ces Peuples qui ont faim d’amour, de paix, de reconnaissance. Je me souviens toujours avec émotion de ce vieux Papou qui est venu me dire : « Dites merci aux chrétiens de chez vous. Depuis que les missionnaires sont venus nous annoncer Jésus-Christ, nous n’avons plus peur ! » Eh oui le Christ les a libérés de la peur des esprits qui les torturaient et enfin d’une tribu à l’autre ce n’était plus la guerre continuelle. Car l’Esprit dont nous voulons témoigner est un Esprit de Paix, de sagesse, d’amour. Et tous les hommes ont droit à recevoir cet Esprit.

Tout près de nous aussi il y a des personnes qui attendent cet Esprit libérateur. Le Christ nous envoie pour que nous soyons témoins de ce que nous découvrons nous-mêmes. La mission c’est bien cela : vivre au cœur du monde ce que le Seigneur nous a révélé. L’étoile nous guidera nous aussi pour que nous devenions « lumières pour les nations ». Le Christ sera bien vivant dans le monde si nous vivons nous-mêmes de son amour et si nous en témoignons. On nous a souvent redit la parole du Christ : « N’ayez pas peur ! » Oui, n’ayons pas peur : Dieu d’amour vient nous visiter et fait de nous des disciples-missionnaires pour sa plus grande gloire et le salut de tous. AMEN !