Homélie du 4ème dimanche de Pâques 8 mai 22
Je le vois bien ce bon pasteur avec son chapeau, son grand bâton et son fidèle chien de berger. Il VEILLE sur le troupeau, sur chacune de ses bêtes. Il en prend SOIN. Ces deux mots me viennnent spontanément à la mémoire quand je pense au berger, au bon BERGER qui veille sur chacun de nous et sur son Eglise, son peuple de prédilection. Il veille et il prend soin. Jésus se définit comme le Bon Pasteur et il engage son Eglise, chaque membre de son Eglise à devenir à son tour pasteur, bon berger pour ses frères et sœurs. L’Eglise veille et prend soin de ce monde que Dieu nous confie. Elle doit devenir source d’espérance, de paix, de joie pour tous les hommes. Voilà sa mission, voilà sa vocation.
Vous me direz qu’au fil des temps notre Eglise n’a pas toujours été celle-là. Elle a souvent failli à sa mission. Et la période que nous vivons n’a cessé de nous montrer ses défaillances. Celles et ceux qui auraient du protéger les plus faibles ne l’ont pas toujours fait. Mais, à présent que la prise de conscience des abus est bien faite, l’Eglise peut enfin reprendre sa voie de guérison et redevenir ce qu’elle n’aurait jamais du cesser d’être, une Mère pour tous ceux qui veulent vivre sereinement leur vie d’hommes et de femmes, fils et filles de Dieu.
Ce matin, je recevais des futurs mariés, de ces couples qui vivent ensemble depuis une douzaine d’années, avec deux enfants. Elle pas baptisée, mais croyante. Lui, baptisé et croyant aussi. Ils ont pris le temps pour se décider à se marier, le temps de savoir que leur amour était solide et qu’ils pouvaient s’engager. On a beaucoup parlé et au bout d’un moment, lui me regarde et me dit : « qu’est-ce qui vous a poussé à vivre ce que vous vivez, » J’ai été un peu interloqué. D’habitude, c’est moi qui leur pose ce genre de question. Mais là, c’est lui qui vient me déranger dans ma petite vie et me lâche une question existentielle : « Qu’est-ce qui vous a poussé à vivre ce que vous vivez ? » J’ai balbutié quelques mots et puis je me suis un peu livré à ce couple que je ne connaissais pas. Oui, qu’est-ce qui fait que je suis aujourd’hui pasteur, que je propose à d’autres de vivre de la foi qui m’anime. Ces deux personnes m’ont obligé à dire ce qui m’anime. Et j’ai pensé à ces deux mots que j’ai signalé au début de cette homélie : je VEILLE et je prends SOIN ! A quoi cela m’engage-t’il ? Un jeune me demandait aussi un jour : « Que faut-il faire pour être prêtre ? » Je lui ai répondu : « D’abord aimer les gens ! » Sans cet amour, nul ne peut être pasteur ! Il ne sera que mercenaire !
Le Festival Jeunes proposé pour cette journée de prière pour les vocations s’intitule : « Ta vie est Mission ! » Il est bien évident que ce thème dépasse les jeunes et peut toucher tous les jeunes de cœur que nous sommes tous. « Tu es baptisé ! Ta vie est MISSION ! » Nous sommes à plein dans le Synode mondial sur la synodalité. C’est le rappel très fort qu’a voulu notre Pape François : « Nous sommes tous MISSIONNAIRES ! » Nous sommes tous envoyés vers les autres et nous sommes tous appelés à être des bergers les uns pour les autres. La Mission nous appelle tous là où nous sommes, là où le Seigneur nous a plantés. Et puis, au cœur de cet appel commun des baptisés, le Seigneur appelle aussi à des services, à des consécrations particulières pour que l’ensemble de l’Eglise puisse vivre et s’épanouir, pour que ce monde soit aussi inondé par l’amour du Seigneur Jésus. Je suis émerveillé quand quelqu’un me dit : « Je veux consacrer ma vie à dire que le Seigneur est bon et qu’il prend soin des plus faibles. » J’ai eu cette chance au début de cette semaine. Une femme veut consacrer sa vie à Dieu. Elle est aide-soignante en soins palliatifs ou Eizeimer. Son regard sur la personne dépendante est un regard d’amour et elle consacre ses petits gestes pour que ces personnes soient respectées jusqu’au bout et qu’elles vivent.
Journée de prière pour les vocations, toutes les vocations, la mienne et celles des autres. « TA VIE EST VOCATION ! » Noublions pas que par le baptême nous sommes tous des missionnaires. La grâce que nous avons reçue peut en faire vivre plein d’autres pour peu qu’on la leur propose. « L’Eglise est missionnaire ou elle n’est pas », nous dsait Vatican II . « Prêtres, prophètes et rois », de par notre baptême, nous sommes tous bergers les uns pour les autres.