Homélie du 9 février

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Homélie du 5ème dimanche ordinaire 9 février 2025
« Sur ta parole, je vais jeter les filets ! »
Quelle confiance ! Pierre en vieux pêcheur qu’il est, a peiné toute la nuit sans prendre le plus petit
poisson. Épuisé, voilà qu’il va faire confiance à ce Jésus qui ne connaît rien à la pêche. Il n’a
certainement qu’une envie : se reposer et laisser venir la nuit prochaine et attendre que le poisson
veuille bien se présenter. Mais non, sa confiance est totale. Il va s’y remettre. Et sa foi sera
récompensée au-delà de toute espérance. Les barques sont pleines à craquer. Et sa foi, comme celle
de ses amis, a grandi du même coup. Ils laissent tout et le suivent. Je visitais mes confrères au
Sénégal et la sueur dégoulinait de leur front.Un de mes confrères me dit : « Tu sais, il faut tout de
même vraiment aimer Jésus pour être là ! » Lui aussi a remis cela et a continué à jeter le filet. Les
missionnaires ne jettent-ils pas encore et encore leur filet à la suite de Jésus ! C’est l’Église
missionnaire ici et au loin. Comme Pierre, ne rangeons pas trop vite nos filets.
Devenir « pêcheurs d’hommes », voilà la promesse faite aux Apôtres. Promesse aux conséquences
énormes pour ces hommes simples, pour ces pêcheurs du lac. Toute leur vie est bouleversée :
« laissant tout, ils le suivirent ». C’est un coup de foudre. Cet homme Jésus est tellement attirant.
Oui, leur vie sera bouleversée et nous qui connaissons la suite, nous voyons ces hommes se
transformer, se convertir pour devenir ces pêcheurs d’hommes. Oh, il reste beaucoup d’humain chez
eux et tout au long de l’Évangile nous les voyons évoluer, se tromper, douter et même renier et se
reprendre pour être à même de continuer l’œuvre du Seigneur sur la terre. Ils seront l’Église
naissante, capables d’aller au quatre coins du Monde pour annoncer la Bonne Nouvelle du salut. La
belle figure de Paul, qui prendra lui aussi le flambeau, nous est proposée aujourd’hui dans sa lettre
aux Corinthiens. Lui qui avait persécuté avec ardeur ce Jésus est capable, à sa rencontre, de devenir
l’ardent Apôtre que l’on connaît. Et tant d’autres après lui tout au long de la vie de l’Église.
Je vous partage la joie des consacré(e)s fêtant la Présentation de Jésus au Temple dimanche dernier
au Carmel de Micy. Une journée mémorable pour les 70 participants, une joie partagée dans la
sérénité et la paix. Dans la diversité des états de vie – contemplatifs, actifs, missionnaires,
religieuses, religieux, vierges et veuves consacrées -, nous avons pu partager ce qui était le plus
profond de nos vies. Et nous l’avons fait, invités par nos Sœurs Carmélites qui nous ont reçus avec
tant de délicatesse. Nous avons honoré le Seigneur, bien sûr, mais nous portions aussi tous nos
frères et sœurs les hommes. « Pêcheurs d’hommes », Nous le sommes tous. Nos Sœurs Carmélites,
nos frères et sœurs contemplatifs, comme tous les missionnaires, nous essayons de porter ce monde
et de lui annoncer la Bonne Nouvelle. A la suite de nos Fondateurs, nous encourageons toute
l’Église à être missionnaire. Le Concile Vatican II a répété à souhait : « L’Église est missionnaire ou
elle n’est pas. » C’est dans ses gènes d’être vraiment missionnaire. Jésus lui a donné cette mission
d’aller par toute la terre annoncer la Bonne Nouvelle du salut. Avec les Apôtres, nous sommes
« pêcheurs d’hommes » depuis notre baptême.
Sœurs et frères, nous sommes en mission, nous sommes envoyés en mission. Ma congrégation
vient de déclarer l’Europe comme pays de mission et envoie quatre petites communautés venant
d’Afrique, de l’Inde, de Wallis et Futuna, d’Haïti en France comme missionnaires. Pas pour boucher
les trous, mais comme missionnaires. Que cet élan nous stimule dans notre foi, dans notre désir de
partager notre foi au plus grand nombre.
Je termine ce mot avec la phrase de Paul, lui l’ancien persécuteur : « Ce que je suis, je le suis par la
grâce de Dieu, et sa grâce , venant en moi, n’a pas été stérile » La grâce de Dieu s’épanouit en nous
comme dans Paul et les Apôtres. Écoutons le Seigneur nous appeler à être tous des pêcheurs
d’hommes. N’ayons pas peur. Il demeure avec nous sur le chemin de la MISSION. C’est lui qui
appelle. A moi, à nous de répondre… Je rends grâce pour cet appel que j’ai reçu au baptême et qui
m’a été renouvelé tout au long de ma vie.