Homélie du 9 janvier

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Nous nous sommes échangés des vœux, pleins d’espoir, souvent teintés d’inquiétude : que sera cette nouvelle année ? Des élus ont dit leur crainte au micro de RCF, devant les menaces et les violences qu’ils subissent : Les gens sont frustrés, c’est un phénomène de société, ils en savent plus où se tourner, ils ont perdu le sens du bien commun. Quand toute parole est suspectée, où trouver la vérité ? On n’est pas loin du contexte de crise à l’époque de Jean Baptiste. Ecoutons la bonne nouvelle du baptême de Jésus.

Devant la présence étrangère, des abus des autorités, le peuple aspire à du nouveau, et certains à la venue du Messie. Alors J Bapt se lève, il appelle, non à l’insurrection, mais à une transformation intérieure : purifiez-vous d’abord, préparez-vous au jugement de Dieu. Il vient, celui qui est plus fort que moi, sous-entendu il va faire le ménage. Sauf que JB se trompe sur Jésus : l’homme doux des béatitudes se révèlera Messie en permettant à tout homme de se découvrir fils de Dieu, et l’Esprit qui l’accompagne est un feu de témoignage et d’amour.

Pour l’heure, Jésus accepte le baptême de purification comme tout le monde, solidaire de ce peuple, pas tellement pour se reconnaître pécheur que pour signifier que lui aussi doit changer de mentalité (se convertir), pour accepter cette bienveillance de Dieu qui s’annonce. Jésus accepte de se laisser faire, se défaire de toute prétention, se recevoir comme un fils de son Père. Quand on accepte de ne pas tout maîtriser, quelque chose peut advenir, c’est ce qui se passe dans la prière quand on demande que la volonté de Dieu se fasse. Prier, c’est se laisser faire.

C’est alors que Jésus entend cette parole : Toi, tu es mon Fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie. Pour traduire à ses lecteurs l’invisible, qui s’est réellement passé pour Jésus, pendant sa prière à son Père, Luc parle de l’Esprit comme une colombe, d’une voix venue du ciel, cette révélation du Père qui engendre son Fils. Toute la vie de Jésus sera de faire la joie de son Père, son seul désir de répondre à sa volonté …de sauver, rassembler, pardonner, relever, donne sa vie en abondance, restaurer la fraternité mise à mal par le meurtre du frère sous de multiples formes.

Frères et sœurs, depuis ce jour, chacune et chacun de nous peut entendre cette voix du Père : Tu es mon fils, ma fille bien-aimée, en toi je trouve ma joie. Ce n’est pas de l’ordre du savoir mais du croire. Notre baptême nous fait participer à cette relation intime avec le Père qui nous donne tout son amour, et filiale avec Jésus qui nous rends fraternels avec toute personne. C’est notre force dans l’Esprit Saint. Acceptons de nous laisser faire, demandons le dans la prière et en cette eucharistie. Nous n’aurons plus peur de l’avenir, ni les uns des autres. Dans la pandémie, ou les élections, ou tout autre évènement, nous deviendrons peu à peu les enfants bien-aimés de Dieu.

Baptême du Seigneur C 2022