Homélie du dimanche 20 novembre, Christ Roi

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Homélie du Christ Roi 20 novembre 22

Que de mots pour décrire le Christ que nous fêtons aujourd’hui : « Il est l’agneau et le pasteur, il est le roi, le serviteur ». Oui, le Christ, Messie de Dieu est cela tout à la fois. « Agneau », il le sera en donnant sa vie pour nous sans récriminer. « Pasteur », c’est la définition qu’il donne dans la parabole de la brebis perdue qu’il recherche et met sur ses épaules pour la ramener au bercail. Oui le Christ est le Bon Pasteur. « Roi » il l’est et c’est même la reconnaissance de Pilate, son juge, qui mettra sur la croix : « Le Roi des Juifs ».Enfin « serviteur » il l’est, lui qui lave les pieds de ses disciples et nous invite à le faire à tous nos frères et sœurs.

Dieu a fait de son Fils tout cela à la fois. Lui le Roi de la terre, le Pasteur de tous les hommes, il accepte de devenir l’Agneau offert en sacrifice pour nous relever de nos péchés et il se fait le Serviteur de cette humanité qu’il est venu sauver. Et, depuis tous ces siècles il engage l’Eglise, ses membres les plus éminents comme les simples fidèles à devenir avec lui Agneau et Pasteur, Roi et Serviteur. Pas de contradiction en ces mots pourtant qui semblent contradictoires pour nous les humains. Plus nous nous donnons à la mission, plus nous devenons ces réalités tellement liées entre elles. Tout en veillant sur le troupeau, sur l’Eglise, nous devenons nous aussi , avec le Christ, « l’agneau du sacrifice » ; Nous donnons toute notre vie comme lui. Nous qui avons été faits « prêtres, prophètes et rois » par le baptême, nous mettons la tenue de service pour servir et sauver cette humanité. Du plus grand au plus petit de nos frères chrétiens, nous sommes invités à mettre le tablier et à laver les pieds de nos frères et sœurs en humanité. Les scandales actuels dans notre Eglise sont le résultat d’une influence malsaine et qui a asservi d’autres personnes, des personnes vulnérables. On a utilisé ce que l’Eglise propose pour nous donner le salut à des fins d’asservisssement, et d’assouvissement des plus viles pulsions personnelles. Et en particulier les sacrements, signes du salut en JC. L’Eglise doit se rendre garante de ce que le Christ lui a légué pour le salut des hommes et femmes de ces temps.

Oui, le Christ, défini aujourd’hui comme le Roi, est déconcertant à nos vues humaines. Il est venu en ce monde comme un pauvre. Il a vécu sa mission au milieu des hommes comme envoyé du Père. Et pourtant il était roi. Oui, mais qui l’a vraiment reconnu sinon les pauvres, ceux qui n’avaient pas de reconnaissance eux-mêmes, ceux qui étaient malades et pécheurs, ceux qui avaient besoin de salut. Il n’y eut aucun besoin d’expliquer aux lépreux, aux malades, aux pécheurs, aux rejetés de la terre, qui était Jésus. Sa bonté, sa bienveillance, son amour en disaient long sur lui. Le salut venait de lui et les pauvres l’ont très vite découvert. Il nous faut un cœur de pauvre pour qu’il puisse envahjr nos vies. Il nous faut un cœur repenti pour que nous puissions recevoir son pardon.

Mais le Christ est le Roi de l’univers, cet univers qui est si malmené. Aujourd’hui ne nous dit-il pas : « Je vous ai laissé la terre à faire fructifier. Qu’en faites-vous ? » Les grands de la terre se sont réunis cette semaine. Serons-nous capables de préserver cette terre pour le bien de tous les hommes ? Saurons-nous préserver l’homme de toutes ses dérives ? Nous avons de petits moyens, mais nous pouvons nous tourner vers celui qui est notre Roi. Avec les hommes et femmes de bonne volonté, nous pouvons faire avancer les grandes causes de notre humanité. Notre prière va droit au Coeur de notre Dieu.

Ce roi déconcertant c’est le nôtre et il prend toujours le parti de l’homme, sa créature. Quand il se fait serviteur, c’est pour que chaque homme, chaque femme puisse grandir. On a pu dire que Lui le Très-Haut a accepté d’être le Très-Bas pour venir nous sauver. Mais le Christ, dans son essence même, s’est défini comme le pauvre, le petit, celui qui attend tout des autres. Il s’est défini comme celui qui vient sauver les pécheurs égarés, pour leur montrer son amour et l’amour du Père.

Aujourd’hui, c’est la journée mondiale de la jeunesse. Demandons au Seigneur de ne jamais douter de la jeunesse de Dieu et de renouveler nos vies. Lui, le Roi de la terre, qu’il anime la vie de tous les hommes de bonne volonté et qu’il pénètre chacun de nos instants de vie !