Homélie du mercredi des Cendres

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Homélie du Mercredi des Cendres 2 mars 2022

« Seigneur, nous voici devant toi pour commencer cette nouvelle étape. Les temps sont rudes. La pandémie n’est pas terminée et voilà que les armes à nouveau parlent aux portes de l’Europe. Seigneur, le monde est fou ! Que pouvons-nous faire, nous, les chrétiens en ce temps que tu nous donnes? » Temps favorable », disons-nous. Oui, temps où tu nous parles, où tu nous parles pour que nous puissions changer nos cœurs, nos manières d’être et de voir. Temps favorable pour prier pour la paix, pour faire la paix entre nous, pour resserrer les liens qui nous unissent à nos frères et sœurs les hommes et les femmes de ce temps. Tu nous indiques trois moyens qui semblent bien pauvres: la prière, le jeûne et l’aumône. Moyens dérisoires, diront les sceptiques de tout bord. Moyens à notre portée, dirons-nous car ils sont les moyens pauvres que tu nous donnes, toi le Dieu qui t’es fait pauvre pour les pauvres.

LA PRIERE, oui, Seigneur, tu veux qu’elle devienne tout sauf une rengaine répétée du bout des lèvres, par habitude. Tu voudrais tellement qu’elle soit comme celle de ton Fils Jésus qui aimait se retirer dans la montagne pour prier, pour entrer en relation très profonde avec toi, Père. Tu voudrais que ma prière soit personnelle, comme un dialogue avec Celui que l’on aime par-dessus tout. Tu voudrais tellement qu’elle soit aussi communautaire comme le cri de tes enfants réunis dans une communauté vivante, dans une Église soudée, ouverte, missionnaire.

LE JEUNE, parce que j’ai et nous avons à nous désencombrer de tout ce qui nous retient, de tout ce qui nous pèse, de tout ce qui nous éloigne de toi et de nos frères et sœurs. Seigneur, je ne sais pas jeûner. La télévision, mon smartphone ne font que grésiller à mes oreilles déjà si encombrées. Je ne sais pas me passer de ce superflu qui ferait le bonheur de tant de gens qui ont faim de tout. Seigneur, montre-moi où je dois mettre l’accent cette année pour mieux te rencontrer, pour mieux découvrir ton amour. Remplis, Seigneur, le vide que je ressens parfois alors que j’ai tout ce que je peux désirer.

L’AUMONE, le PARTAGE, parce que tu m’as montré le chemin en venant partager la vie humaine, toi qui es notre Dieu. Que serais-je si je n’avais conscience de partager à la fois la vie divine avec toi et la vie humaine avec tous mes frères et sœurs ? Cette foi en Toi, cette foi en l’homme m’obligent à partager ma vie, à donner et me donner. Quel partage vivrai-je pendant ces quarante jours. L’eucharistie, la sacrement de réconciliation m’aideront-ils à vivre cette vraie communion avec toi? Les réponses au partage m’aideront-elles à rencontrer frères et sœurs et surtout les plus pauvres, ceux auxquels tu t’es identifiés dans l’Évangile. Entendrai-je cette parole de ta bouche: « Chaque fois que vous l’avez fait au plus petit de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. »

En ce mercredi des Cendres 2022, sommes-nous décidés à laisser Jésus venir creuser en nous le désir de vivre avec et pour lui, avec et pour nos frères et sœurs ? Sa Parole va nous tarauder, va entrer en nous comme un ferment qui fera craquer nos carapaces. Elle fera de nous des marcheurs sur cette route de la Pâque, de la Résurrection, de la Vie. Oh, ce n’est pas une promenade de santé. Il y aura quelques rudes montées et quelques obstacles, mais rien d’insurmontable puisque le Seigneur marchera avec nous. Mais nous le savons, son chemin est le chemin vers la Croix. Prenons le avec courage et s’il y a quelques chutes, faisons confiance au Seigneur. Il nous aidera à nous relever.

Et puis, notre démarche n’est pas solitaire. Partout dans le monde, aujourd’hui les chrétiens se mettent en route. Nous sommes unis à notre Pape, à notre Église toute entière pour commencer cette belle aventure qui nous ouvrira le tombeau au matin de Pâques. Nous prenons le chemin avec ceux qui recevront la lumière, les catéchumènes, ceux que le Seigneur appelle à partager la joie de la Résurrection. Aidons les à cheminer et cheminons avec eux comme des frères et sœurs dans la foi et dans l’amour. Nous serons tous un peu comme leurs parrains et marraines, les aidant à devenir adultes dans la foi. Seigneur Jésus, marche avec nous sur le chemin de la Pâque. AMEN!