Homélie du père Jacques Pissier – 28 novembre

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Une petite nièce me dit qu’aux USA ils sont passés sans transition d’Halloween le 31 octobre aux achats de Noël le 1er novembre. La frénésie du blak Friday maintenant chez nous n’a rien à leur envier. Nous chrétiens, comment allons-nous vivre notre Avent ?

Avent veut dire arrivée, avènement. Bientôt Jésus va naître, il faut s’y préparer. Mais est-ce que nous ne faisons pas semblant d’attendre un évènement vécu il y a 2000 ans ? Nous fêtons en effet un évènement passé en même temps que ce qui doit advenir. Jésus est né, vrai bébé, vrai homme. En lui nous confessons le Fils du Père, l’Emmanuel -Dieu avec nous- qui se rend présent au monde pour toujours. Il est la réponse à l’attente du peuple Israël et de toute l’humanité. Nous n’aurons jamais fini de le célébrer dans la joie, nous laissant guider, au long des 4 dimanches de l’Avent, par les prophètes, Jean-Baptiste et la Vierge Marie.

En même temps, nous renouvelons notre attente de l’avènement, de la venue glorieuse du Christ à la fin des temps, ainsi que dans notre vie quotidienne.  Vous ne croyez pas que si son Esprit avait envahi totalement notre humanité, si la vie du Christ se reflétait parfaitement dans notre propre vie et dans notre monde, ça se saurait ? Nous sommes tendus vers son retour dans la gloire, dans une attente active. Car il dépend de nous que se réalise au plus vite cette promesse : Voici des jours où j’accomplirai la parole de bonheur : Je ferai germer un germe de justice qui exercera le droit et la justice.

Une telle venue a de quoi bouleverser les habitudes et les puissances de ce monde, et jusqu’aux éléments cosmiques. Le langage apocalyptique utilisé par Jésus n’annonce pas des malheurs à venir, mais plutôt son œuvre de salut qui s’accomplit. Nous allons vers Dieu, mais surtout c’est Dieu qui vient à nous dans la personne du Christ ressuscité, en vue de rassembler en lui l’humanité entière.

Accepterons-nous de nous y préparer, d’établir un climat de veille et de prière dans nos journées ? Pour que le Seigneur nous donne cet amour de plus intense et débordant, entre nous et à l’égard de tous les hommes, et de suivre ses voies qui sont justice et vérité. Nos achats de Noël en seront-ils le reflet ?

La nouvelle traduction du Missel romain qui entre en vigueur aujourd’hui peut être un outil pour renouveler notre prière commune. A part son volume et son poids 4 fois plus importants que notre missel d’autel, il n’a rien d’une révolution, juste un aménagement. Il concerne surtout les prêtres, avec quelques petits changements pour l’assemblée. Chacun peut penser ce qu’il veut. En premier, prenons le temps de nous habituer aux nouvelles expressions, acceptons de perdre nos réponses automatiques. Lisons ce qu’en disent les revues. Si c’était une chance de redécouvrir la richesse de nos eucharisties ? 1er Avent C nov 2021