Messe du 21 juillet

  • Auteur/autrice de la publication :

Homélie du 16ème dimanche ordinaire 21 juillet2024
« Venez à l’écart et reposez-vous un peu. »
Jésus est homme et son humanité nous demande, comme à ses disciple, de prendre un peu de recul
et de nous reposer. J’ai la chance de pouvoir le faire ces jours-ci où je me replonge dans le milieu
familiale et dans la belle nature que Dieu nous donne. Sans doute beaucoup feront cette même
expérience. Cela ne nous empêche pas de penser à celles et ceux qui n’ont pas cette chance. Je pense
aussi à ces associations qui vont permettre à des enfants, à des familles de se dépayser quelques
heures, quelques jours. Que la bénédiction du Seigneur soit sur eux tous, accompagnants et
accompagnés. « Venez à l’écart et reposez-vous un peu » Prenons au sérieux cet appel plein de bon
sens et d’humanité. Prendre du recul, ne pas rester « tête dans le guidon », mais devenir plus sereins,
plus détendus, plus à même de répondre sereinement aux sollicitations du quotidien, voilà le souhait
que chacun peut faire. Prendre un peu de temps pour soi, quitter la ronde folle de la vie
d’aujourd’hui pour rejoindre ce qui est le plus profond en l’homme. Ce temps est un temps favorable.
Une petite ballade, l’admiration de la nature, écouter le chant des oiseaux, entendre les paroles de
ses enfants, de son époux, vivre des souvenirs forts, lire un livre qui nous élève…, que de
merveilles !
« Le Seigneur est mon berger, je ne manque de rien. Sur des prés d’herbe fraiche il me fait
reposer » dit le Psaume 22.
Quelle est cette herbe fraiche où le Seigneur me fait reposer. Je regarde ma vie. 57 ans de sacerdoce
aujourd’hui, 16 juillet. Je suis tout près de l’église où je me suis allongé sur le sol pendant que le
Peuple de Dieu chantait les litanies des saints et les invoquait pour moi. Cette herbe fraiche, ce beau
pâturage ce sont toutes ces rencontres faites en ces années. Ce sont les missions confiées. C’est la
vie de communauté. C’est cette Église, pas parfaite certes, mais qui permet de vivre de la Parole de
Dieu, des sacrements, de la mission. Que de visages, que de vies partagées, que d’espoirs parfois
déçus, mais aussi d’espérances réalisées. Que de belles figures, de belles réalisations. Aujourd’hui,
au seuil sans doute d’une autre vie, je suis émerveillé et ce temps de repos, de recul, me permet
d’entrer dans l’action de grâce. Merci, Seigneur pour toutes grâces reçues. Pardon Seigneur, pour
tout refus d’aimer.
Je pense aux paroles du Seigneur, à son attitude pleine de tendresse : « Il fut saisi de compassion
parce qu’ils étaient comme des brebis sans pasteur. » La compassion devant ce Peuple avide
d’amour, et qui attend des ouvriers plus nombreux, plus proches de ses préoccupations, qui sachent
donner ce supplément d’âme dont il a besoin. Des ouvriers au service de la paix, du partage, des
ouvriers empreints de la Parole de Dieu, ouverts à tous. Le Peuple a faim d’amour et d’espérance.
Seigneur, donne à de nombreux jeunes et moins jeunes le désir de combler l’attente des hommes
affamés. Que l’Église sache rejoindre les préoccupations et les espérances du Peuple de Dieu. Que
les reproches d’Isaïe ne retombent pas sur nous ; « Vous avez dispersé mes brebis, vous les avez
chassées, et vous ne vous êtes pas occupés d’elles ». L’Église doit être cette mère attentive, pleine
d’amour et ouverte à tous. Disciples-missionnaires, nous sommes tous engagés à rendre l’Église
belle et bonne. Qu’elle soit, à l’image de son Maître, pleine de tendresse pour les hommes, les petits,
les pauvres, les rejetés.
« Vous qui étiez loin, vous êtes devenus proches par le sang du Christ », nous dit Saint Paul. Le
Christ, par son sang versé pour tous les hommes, a fait fondre les distances qui nous séparaient.
Nous sommes aujourd’hui un Peuple de Dieu dans sa diversité, mais uni au plus profond de nous-
mêmes par le sacrifice du Christ. Nous ne pouvons nous diviser alors que le Christ nous a tous
réunis dans son amour. Il est le Pasteur de son peuple dans sa grande diversité. Accueillons-nous les
un les autres avec tendresse comme a su le faire le Christ. « Le Christ est venu annoncer la Bonne
Nouvelle de la paix, la paix pour ceux qui sont loin, la paix pour ceux qui sont proches. » dit encore
Paul. Soyons les témoins du Christ qui nous rassemble.