Homélie du 10 juillet

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Homélie du 15ème dimanche ordinaire

« Ecoute la voix du Seigneur… » Vous êtes en vacances ou chez vous, vous faîtes de nouvelles connaissances ou vous continuez votre vie ordinaire, vous vous gavez de belles choses, de beaux sites ou vous méditez dans le silence de votre maison ou de votre chambre, qui que vous soyez, où que vous soyez, « écoutez la voix du Seigneur ! » Il vous parle et au fond de votre cœur, il vous redit avec ses mots, à travers la parabole du bon Samaritain, quelle attitude prendre vis-à vis des personnes que vous rencontrez. Peut-être, comme l’homme de l’Evangile, vous posez-vous cette question : « Et qui est mon prochain ? » Méditons, si vous le voulez bien, cette parabole du Bon Samaritain.

L’homme tombé au bord du chemin, ce peut être n’importe qui. C’est en tout cas quelqu’un qui a besoin que l’on prenne soin de lui. Dans l’Evangile il est anonyme. A nous de lui donner un nom, une consistance, de le prendre pour une personne. Quand nous parlons des pauvres, des handicapés, des victimes, savons-nous que ce sont des personnes avec ou sans famille, avec une histoire plus ou moins compliquée. Je pense souvent en ce moment à toutes les victimes de la guerre en Ukraine. Ce sont des personnes qui tombent et des personnes qui restent pleurant la disparition d’un être cher. Ce sont des parents pleurant leurs enfants ou des enfants pleurant des parents. Le pauvre que je rencontre est une personne et lui venir en aide, c’est l’aimer dans ce qu’il est, c’est s’intéresser à lui. Ce n’est pas lui jeter une pièce en tournant la tête de l’autre côté pour ne pas montrer notre gène.

Le Samaritain de la Parabole fut « saisi de compassion ». La compassion pour moi c’est le signe que Jésus donne à l’humanité. Il prend soin d’elle, il panse ses plaies et la charge sur ses épaules pour la sauver. Cet homme tombé au bord du chemin, c’est mon frère, c’est ma sœur et Jésus-Christ me le confie. Lui, il a pris sur ses épaules de Sauveur tous les hommes, donc moi aussi. Et il les a portés jusqu’à la Croix et là il leur a donné tout son amour. Il ne fait aucune exception. Oh, ce chemin de croix, ce chemin où le Christ a tellement compassion de chacun qu’il donne sa vie et ouvre son cœur à toute l’humanité. Le chemin de la compassion s’ouvrira sur le chemin de la résurrection. Le Christ donnera sa vie pour que nous-mêmes nous soyons vraiment des vivants capables comme lui, après lui, de donner notre vie pour nos frères et sœurs les plus démunis. C’est lui qui a montré le chemin à des François d’Assises, à des St Vincent de Paul, à des Charles de Foucauld et tant d’autres. Aujourd’hui les témoins de sa miséricorde, ce doit être nous, les disciples d’aujourd’hui. Laissons-nous toucher par toutes ces personnes qui souffrent et qui ont de la peine.

Dans Fratelli Tutti, François, notre Pape dit ceci : « Saint François d’Assise a écouté la voix du pauvre, il a écouté la voix du malade, il a écouté la voix de la nature. Et il a transformé tout cela en un mode de vie. Je souhaite que la semence de Saint François pousse dans beaucoup de cœurs. » On retrouve bien là l’idée d’une écologie intégrale, intégrant à la fois l’homme, le pauvre, la nature dans laquelle nous évoluons. Nous ne pouvons pas être de bons Samaritains sans préserver toute la création. Et nous savons qu’il y a urgence. La nature est abimée. L’homme est malmené. Il court après le bonheur sans jamais le rattraper. A nous de dire où est ce bonheur. N’est-il pas dans notre manière de nous comporter les uns par rapport aux autres ? N’est-il pas dans le secours aux plus petits, aux plus pauvres ? N’est-il pas dans le partage de ce que nous avons et de ce que nous sommes ? Faire du bien à l’homme, c’est notre vocation, à nous chrétiens. Et il y a tant de manières de faire du bien, de devenir les bienfaiteurs de l’humanité.

En ce dimanche d’été, où que nous soyons, soyons des témoins de l’Amour pour tous et d’abord pour les plus démunis. Un geste, une parole, un don , un sourire, un secours peuvent changer le visage du monde. Plus de « chacun pour soi » ; plus de personnes qui passent en détournant la tête. Le Christ nous apprend aujourd’hui qui est notre prochain : il est celui qui tombe sur le chemin. Serai-je celui qui lui apportera de l’aide, celui qui lui donnera un nom, celui qui le remettra debout. La parole, le geste que je ferai sera le geste même du Christ qui ne cesse de relever l’humanité. Le Seigneur bénit tous les bons Samaritains que nous pouvons être. AMEN !