Homélie du 3ème dimanche de Pâques 14 avril 2024
« Alors il ouvrit leur intelligence à la compréhension des Écritures… »
« La paix soit avec vous ! » Combien de fois le Christ n’a t’il pas souhaité cette paix à ses disciples
après sa résurrection. C’est sa manière de les saluer. Il sait combien ils ont été bouleversés par sa
mort, sa mise au tombeau. Il veut qu’ils retrouvent la sérénité de ceux qui croient vraiment en sa
Résurrection. Ils auront besoin de cette paix intérieure pour mener à bien leur mission. Ils sont
maintenant les témoins missionnaires de cette Nouvelle extraordinaire de sa Résurrection et de la
promesse de notre propre résurrection. Il faut avoir en soi une paix intérieure pour annoncer à temps
et à contre-temps que le Christ est ressuscité. Le monde est-il à même de recevoir cette Nouvelle ?
Il est parfois si sombre. Les témoins doivent être d’autant plus motivés, bien dans leur vie, heureux
de témoigner, en paix avec eux-mêmes. Cette paix est le don de Dieu à tous ses disciples-
missionnaires.
« Il ouvrit leur intelligence à la compréhension des Écritures » Il a passé trois longues années à leur
expliquer les Écritures, à dire comment le salut de Dieu passera par sa mort et sa résurrection. Mais
cette manière de faire de Dieu demeurait incompréhensible à leur intelligence humaine. Ils rêvaient
toujours d’un Messie glorieux. Ils ne pouvaient le voir sur une croix, comme un malfaiteur. Le
Seigneur continue, après sa résurrection, à leur enseigner les Écritures. Ne nous étonnons pas qu’il
nous faille tant de temps pour comprendre. Ces hommes ont vécu au contact du Seigneur et ils
n’avaient pas compris. Alors nous qui sommes là, ne soyons pas étonnés, mais prenons le temps,
seuls ou en groupe, de comprendre les Écritures et ce grand mystère de la Résurrection.
N’est-il pas étonnant de voir dans les Actes des Apôtres, Pierre, lui qui avait renié le Christ, n’est-ce
pas étonnant de le voir haranguer la foule et dire avec conviction la Résurrection du Christ. Il est
devenu le Chef de cette Église naissante, le chef incontesté des Apôtres de Jésus. Il a ruminé tout ce
que le Christ avait annoncé pendant sa vie et les évènements douloureux de la Passion et de la Mort
de Jésus ont pris un sens nouveau. Tout est signe de salut, de résurrection, de service. Pierre est
devenu un autre homme. Il n’a plus peur. Il est en paix, de cette paix que seul peut lui donner Jésus
de Nazareth. Les reproches qu’il fait à ceux qui ont mis Jésus à mort sont nuancés : « Je sais bien
que vous avez agi dans l’ignorance, vous et vos chefs » Et il les appelle à la conversion :
« Convertissez-vous donc et tournez vous vers Dieu pour que vos péchés soient effacés. » Ces
hommes et ces femmes savaient-ils qu’ils étaient dans la main de Dieu, même à ce moment-là ?
Nous-mêmes, pécheurs, nous sommes dans la main de Dieu même au cœur de notre péché. Il ne
nous abandonne pas. Il est là et nous sauve.
Et c’est aussi le sens de la Lettre de St Jean : « Si l’un de vous vient à pécher, nous avons un
défenseur devant le Père : Jésus-Christ, le Juste ». Rien n’est jamais perdu. Le Christ est là pour
nous relever et il nous indique toujours le chemin vers le Père. L’amour n’est pas mort. Au contraire
il est pleinement vivant, agissant dans nos vies et dans la vie du monde. « En celui qui garde sa
parole, l’amour de Dieu atteint vraiment la perfection. » Voilà pourquoi la lecture, la méditation, la
rumination de la Parole de Dieu est si importante. Plus elle est mâchée, plus elle nous donne goût
d’aller plus loin dans la connaissance de Jésus-Christ.
J’ai devant moi le nouveau texte Romain sur la dignité de l’homme. Que chaque chrétien prenne le
temps de le lire. Ce texte voulu par le Pape François reprend à son compte toutes les agressions
inadmissibles contre l’homme et sa dignité intrinsèque et les condamne tout en restant ouvert et
accueillant, même à ceux qui recourent à ces pratiques. La miséricorde est toujours présente à la
pensée du Pape François. Mais il est important qu’une parole forte condamne ce qui avilie l’homme.
Notre monde a besoin de se redire que l’homme est unique et inaliénable. Le Christ, sorti du
tombeau nous redit cette dignité. L’homme a reçu la vie de Dieu et il a été sauvé et ressuscité par
Jésus-Christ. Alleluia !
