Homélie du 7 avril (divine miséricorde)

  • Auteur/autrice de la publication :

Homélie du dimanche de la Divine Miséricorde 7 avril 2024
« Ceux qui avaient été baptisés n’avaient qu’un seul cœur… »
Autant vous le dire dès le début, j’ai une grande tendresse envers l’Apôtre Thomas. Quoi de plus
naturel que demander des preuves quand les évènements sont tellement extraoridinaires ! Même s’il
avait entendu Jésus dire ce qui allait lui arriver, les choses étaient tout de même incroyables: JESUS
EST RESSUSCITE… Il y a de quoi mettre à l’épreuve quelqu’un, fût-il disciple du Seigneur. Je suis
heureux pour Thomas : il n’a pas eu à attendre longtemps pour avoir une réponse à ses doutes. Le
Christ apparaît à ses disciples et cette fois-ci, Thomas est bien là et il peut toucher de ses mains les
plaies du Seigneur et voir son visage. Il dira simplement : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » Thomas
n’a pas besoin de grands discours pour dire qu’il a bien reconnu celui en qui il avait mis tout son
amour. Il donne une belle occasion à Jésus de dire à tous, à nous aussi : « Heureux ceux qui croient
sans avoir vu ! » Mais est-ce bien vrai que nous ne l’avons pas vu ?
C’est le dimanche de la divine miséricorde, institué il y a 20 ans par Saint Jean Paul II. La
miséricorde n’est-elle pas la preuve que Dieu est toujours à l’oeuvre ? Les 7000 adultes et les 5000
adolescents baptisés à Pâques ne sont-ils pas la preuve de cette miséricorde ? Dans un monde
compliqué, dur, difficile, des jeunes et des moins jeunes découvrent ce Dieu d’amour incarné en
Jésus de Nazareth et rejoignent une Eglise pas très brillante. Ils ne se sont pas laissés impressionner
par les scandales, les critiques. Jésus s’est imposé à leur liberté et ils ont découvert qu’ils étaient
aimés et ils ont voulu le manifester en rejoignant les fidèles du Christ. Oui, le Christ est venu en ce
monde manifester la miséricorde de son Père pour tous les hommes et plus spécialement ceux qui
sont loin, ceux qui sont les mal aimés, ceux qui sont maltraités. Le Christ, Bon Pasteur, est venu les
attendre au cœur de leur vie rapide et bousculée. Et comme Thomas, à un moment ils ont dit : ‘Mon
Seigneur et mon Dieu ! » Souvent dans la précarité, l’homme a besoin de réconfort, a besoin d’une
force intérieure, d’une amour gratuit.
La rencontre du Dieu d’amour transforme les cœurs, les vies, les manières de vivre. Le Actes des
Apôtres nous en donnent un exemple frappant. Ces hommes et ces femmes ont rencontré le Christ
et sont devenus capables de constituer une communauté fraternelle où tout un chacun a sa part de
bonheur. Car ce bonheur, ils savent le partager dans le concret de la vie. « Ils avaient tout en
commun… Ils rendaient témoigange de la résurrection de Jésus… Aucun d’entre eux n’était dans
l’indigence… » C’est merveilleux de voir comment la Miséricorde du Seigneur peut transformmer
les cœurs, les vies pour en faire un « Je t’aime ». Une communauté où l’amour est communicatif à ce
point ne peut être que témoin d’un Dieu d’Amour. C’est un beau signe de cette présence agissante du
Christ dans la vie des communautés et des personnes .Nous venons de vivre Pâques, la Résurrection
du Seigneur Jésus et nous sommes témoins aux yeux du monde de cette transformation de notre
être. Rien n’est plus comme avant. Notre cœur brûle d’amour et de joie. Et cet amour et cette joie
sont communicatives. Elles vont jusqu’au bout du monde.
La belle Lettre de Saint Jean nous dit aujourd’hui : «Qui donc est vainqueur du monde ? N’est-ce
pas celui qui croit que Jésus est Fils de Dieu ? » La nuit de Pâques nous avons été invités à
renouveler les promesses de notre baptême et à accompagner les nouveaux baptisés dans leur
démarche de foi. Avec Thomas, avec tous les baptisés nous pouvons simplement redire : « Mon
Seigneur et mon Dieu ». Nous sommes invités à en devenir les témoins et nos œuvres de
miséricorde sont là pour appuyer ce témoignage. C’est en aimant concrètement que nous pouvons
témoigner du Christ ressuscité. Et ce matin je remercie tous les chrétiens engagés dans le service de
leurs frères de montrer à travers leur action la miséricorde en oeuvre dans notre Eglise. Les
chrétiens sont présents à toutes les œuvres de miséricorde et c’est heureux.
Frères et sœurs, comme Thomas, laissons-nous bousculer dans notre foi. Comme St Jean Paul II, il
y a 24 ans, disons Merci à Dieu d’être Dieu, le Dieu des Miséricorde. Avec Lui, vivons cette
miséricorde au cœur du monde : « Tu es mon Seigneur et mon Dieu ! »