Homélie du 21 avril

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Homélie du 4ème dimanche de Pâques 21 avril 2024
« Moi, je suis le Bon Pasteur… »
Vous est-il arrivé de rencontrer, de voir la transhumance ? Des brebis ou des bovins par centaines, qui
s’en vont vers de verts pâturages. Et les bergers attentifs à toutes et à tous, du plus aguerri au plus
petit. Aidé par leurs fidèles chiens de bergers, ils vont vers cette bonne herbe qu’ils pourront brouter
tranquillement jusqu’à l’automne très avancée. C’est un temps de fête et les curieux se massent aux
abords des routes pour voir ce phénomène qui se déroulera en sens inverse au moment où le froid
fera redescendre le troupeau vers un climat moins rigoureux.
L’image du bon pasteur, les Juifs du temps de Jésus la connaissait bien. Avec leurs troupeaux, les
pasteurs de ce temps veillaient sur chacune de leurs bêtes. C’était évidemment leur manière de vivre
et leurs moyens de vivre. J’ai devant les yeux les troupeaux arrivant de toute part au petit matin pour
rejoindre le point d’eau dans le désert du Ténéré au Sénégal. J’ai été impressionné par cette image.
Dans le calme du désert, tout à coup, arrivaient de partout chameaux, moutons, bovins, ânes,
chevaux pour boire à la source, la seule qui jaillit au cœur du désert. Ces pasteurs Peuls veillaient
pour que leurs troupeaux ne se mélangent pas, qu’ils ne se battent pas. Belle image de la paix que
vient instaurer le pasteur au milieu de son troupeau.
Car l’image du Bon Pasteur est très liée à l’image de la source jaillissante qui étanche la soif, de
l’herbe fraiche dont parle le Psaume 22 : « Sur des prés d’herbe fraiche il m’a fait reposer. » Tout est
signe de paix, d’amour. Car le Bon Pasteur aime ses brebis. Ce n’est pas simplement du bétail. Pour
lui chaque brebis a un nom. Cet amour inconditionnel du Seigneur pour chacun de nous est le plus
merveilleux des dons. Nous sommes aimés personnellement. « Bien-aimés, voyez quel grand amour
nous a donné le Père pour que nous soyons appelés enfants de Dieu – et nous le sommes », nous dit
Saint Jean dans sa Lettre lue il y a quelques instants. Et Saint Jean continue en nous disant ce que
nous serons quand « cela sera manifesté, nous lui serons semblables car nous le verrons tel qu’il
est. » Voilà la révélation qui nous est faite aujourd’hui. L’amour du Seigneur est si grand qu’il
passera notre propre mort pour que nous puissions vivre de sa vie dans une éternité bienheureuse.
L’Église doit aujourd’hui refléter l’image du Bon Pasteur, de celui qui « prend l’odeur des brebis »
comme nous le dit le Pape François. Je suis émerveillé par les rencontres faites à l’occasion des
préparations au mariage. J’en sors d’une qui me marque beaucoup. La jeune femme n’est pas
baptisée car ses parents voulaient la laisser libre. Mais quelle belle rencontre. Je pense qu’elle suivra
un jour le catéchuménat et sera baptisée. Son futur mari est très partie prenante. Chez un autre
couple, plus âgé, Thierry le futur époux, dit : « en même temps que le mariage, je fais une
démarche vers la confirmation. » Chez un troisième couple, elle, juste baptisée, dit cette phrase à
son futur mari : « Tu es une bénédiction de Dieu dans ma vie. Je n’ai pas de mots pour décrire toute
la reconnaissance que j’ai pour le Seigneur, de t’avoir mis sur mon chemin, car tu es une véritable
bénédiction. » Je suis émerveillé devant ces déclarations et je rends grâce au Seigneur qui fait tant
de belles choses dans la vie des hommes et des femmes aujourd’hui. Notre accueil doit être soigné,
doit être sans limite comme l’accueil que le Christ fait à toutes les personnes qu’il rencontre. C’est
bien le rôle de l’Église d’accueillir, d’accompagner, de cheminer avec toute l’humanité.
« La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs est devenu la pierre d’angle. » Les pharisiens voulaient
faire taire définitivement ce Jésus de Nazareth. Ils ne savaient pas qu’en le mettant en croix, ils en
faisaient un bâtisseur. Ils feront tout pour que les Apôtres se taisent, mais leur parole traverseront les
mers et franchiront les montagnes. Ils ne savaient pas qu’ils étaient acteurs du Plan de Dieu. Car
comme le dit le Psaume, « La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs est devenue le pierre d’angle :
c’est là l’œuvre du Seigneur, la merveille devant nos yeux. » Jésus, Bon Pasteur, je suis émerveillé
de ton Amour pour la créature que je suis et pour toute personne dans le monde.