Homélie de la Toussaint

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Quand j’avais 12 ans, on chantait un refrain du P. Duval : Le ciel se fera sur terre avec tes bras. Aujourd’hui, Jésus nous montre le ciel qui se fait sur la terre. Il nous invite à l’espérance. On peut avoir bien des raisons de désespérer. Il nous entraîne sur le chemin du bonheur.

Heureux, dit Jésus. Et nous fêtons ceux qui ont réussi. Si nombreux que Dieu seul les connaît, auxquels nous joignons les morts de nos famille, les saints de la rue d’à-côté. Ils n’étaient pas parfaits, à part Sainte Marie, Mère de Jésus, pleine de grâce par le don du St Esprit. Heureux ceux qui ont aimé, à leur manière, en donnant de l’amour que Dieu a mis dans leur cœur. Nous sommes faits pour aimer : Bien-aimés, voyez quel grand amour nous a donné le Père pour que nous soyons appelés enfants de Dieu, et nous le sommes. Heureux dit Jésus, les Saints d’aujourd’hui, et vous tous qui êtes en marche. Suivez-moi ! Voilà l’espérance : Dieu s’occupe de chacun, aucune situation même la plus sordide, n’est étrangère à Dieu. Par la venue de Jésus, venu pleurer nos larmes, être touché par l’injustice et servir la paix, chaque situation peut devenir l’occasion de nous mettre en marche pour le bonheur et la sainteté, ce Royaume offert à tous gratuitement. Même quand la mort semble régner sur la terre ! Nous avons un exemple poignant de chrétien au milieu de l’horreur, dans la lettre du 24 octobre du Patriarche latin de Jérusalem à son diocèse. En voici quelques lignes, non pour en discuter, mais pour nous inspirer de sa démarche de foi, valable pour vivre chaque béatitude.

Depuis plus de deux semaines, nous sommes inondés d’images de mort et de haine sans fin. La première chose que nous pouvons faire, c’est prier et jeûner pour la paix. Et puis regarder Jésus. Non pas pour nous évader, car nous avons le devoir de dénoncer et condamner l’inacceptable, les atrocités commises au sud de Jérusalem et le cycle de violence qui se déchaîne à Gaza. Cette violence insensée ne résoudra aucun problème, elle en créera même des nouveaux.

Je ne peux pas vivre ce moment sans regarder le Christ et nous éclairer de sa Parole. La veille de sa Passion, il dit à ses disciples : En moi, vous aurez la paix. Courage, je suis vainqueur du monde. Malgré le mal qui ravage le monde, Jésus a déjà gagné, il a établi un nouvel ordre, à assumer maintenant par ses disciples : celui qui donne sa vie par amour. Il a gagné sur la Croix. Non par la force, mais en aimant le monde. La réponse de Dieu à la souffrance injuste, c’est sa présence, dans le Christ en Croix.

Il faut du courage pour exiger la justice sans cracher la haine, pour demander la miséricorde, faire tout notre possible pour promouvoir la paix, la justice, l’égalité, la réconciliation, ouvrir des perspectives, donner de la vie. Pour main-tenir l’unité, dans nos diversités, même dans notre diocèse. Mais nous voulons faire partie de ce nouvel ordre établi par le Christ, prenant sur nous cette part de sa Croix. Les Saints innombrables l’ont fait. Soyons sûrs qu’ils intercèdent pour nous, afin que le courage de l’espérance nous soit donné : le Christ lui-même qui nous aime. Toussaint 2023