Homélie du 10 mars

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Petite question musique : connaissez-vous le Boléro de Ravel ? Un même thème se répète, insistant, en plusieurs phrases musicales. Ca démarre doucement, puis ça enfle, de plus en plus fort et ça reste gravé en nous, ça rythme notre vie. Les trois lectures de ce dimanche s’écoutent comme ce Boléro. Un même thème, une extraordinaire bonne nouvelle se répète, et traverse l’histoire jusqu’à nous : Dieu nous aime, Dieu aime l’humanité et le cosmos d’un amour débordant, tenace, fidèle, qui fait passer des ténèbres à la lumière, de la mort à la vie.

Comment accueillons-nous cette Bonne nouvelle bouleversante, cette Lumière unique ? Elle éclaire notre propre histoire, comme le fait la Bible. CF Equipe ACF

La mélodie de l’Ancien Testament reprend ce leitmotiv : Dieu s’est choisi un peuple, sans importance, par pur amour. Il lui offre son Alliance : Je suis ton Dieu, tu es mon peuple. Je t’en prie, choisis-moi, tu trouveras la vie. Sinon tes idoles te mangeront de l’intérieur et le monde avec toi. (On le voit bien quand le pouvoir, l’argent, je fais ce que je veux deviennent l’absolu, ils sèment la mort.)

Que fait le peuple ? Comme nous. Il dit Oui, il fait Non et il se fait manger. Mais Dieu ne se décourage jamais, il lui envoie des sauveurs, même païens, comme Cyrus. Dans notre histoire, qui nous a aidés à nous relever ?

Dieu nous aime. Avec St Paul, la musique s’enfle à nouveau. De quoi méditer jusqu’à Pâques ce résumé de notre foi et la force des mots : Dieu est riche en miséricorde. A cause du grand amour dont il nous a aimés, nous qui étions des morts par suite de nos fautes, il nous a donné la vie avec le Christ : c’est bien par grâce que vous êtes sauvés, et par le moyen de la foi, ressuscités avec le Christ, et siéger avec lui dans la vie de Dieu. Comme Ravel, il insiste : la richesse surabondante de sa grâce, sa bonté, cela ne vient pas de vous ni de vos actes, c’est le don de Dieu, dans le Christ Jésus.

Nous aurions besoin de faire une pause, de contempler l’amour du Père en la personne de Jésus, de comprendre intellectuellement ce que signifie la grâce de Dieu : la présence en nous de l’Esprit Saint, son action qui vient en aide à notre vouloir et notre agir. Il vient renouveler nos quatre relations fondamentales : avec Dieu dans la confiance, avec moi-même appelé à marcher à sa lumière, avec les autres pour rompre les chaînes qui asservissent et bâtir des ponts à la place des murs, avec la Terre notre Maison commune. Enfin, voici le sommet :

Cet amour du Père nous est donné en Jésus Christ. Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, non pas pour juger le monde, mais pour que par lui, le monde soit sauvé. C’est aimer qui sauve le monde. Mais pas sans nous, pas sans notre foi active et engagée : dans l’amour de Dieu unique, dans l’amour de soi, dans l’amour du prochain et du pauvre, dans l’amour de la Création. A la suite de Jésus, un amour forcément crucifiant, qui fait la vérité autant qu’il peut, promis à la Lumière en Dieu.

Seigneur augmente en nous ta grâce, et notre foi en toi, Dieu d’Amour.

4e dimanche Carême B