Homélie du 10 septembre

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Fils d’homme, je fais de toi un guetteur, dit le Seigneur. Cet été, en vélo sur une petite route de campagne, un cri : A droite, voiture ! Hé monsieur, pourquoi vous criez ? Pour éviter un accident ! Ou pour montrer votre autorité ? Pour son bien, c’est ma fille. Et si elle n’écoute pas ? Elle se met en danger et nous avec. Le papa a été établi guetteur par le Seigneur.

Tout au long de l’histoire, Dieu a suscité des guetteurs, comme les prophètes, pour signaler les dangers qui menaçaient son peuple et l’appeler à changer de vie. Aujourd’hui, on dirait des lanceurs d’alerte. Mais les écoutons-nous ?

Ils nous interpellent sur l’état de la planète, réchauffement et sécheresses, risques des OGM et produits chimiques ; sur les lois bioéthiques, les pouvoirs abusifs des multinationales ; sur les victimes de la guerre, de la corruption ou de la misère, jusque dans les pays riches… la liste serait longue. Le pape est par excellence un guetteur de Dieu, qu’il parle de Rome, du Portugal ou de Marseille. Préparons-nous à accueillir la suite qu’il annonce pour le 4 octobre à l’encyclique Laudato Si : écoutons le cri intimement lié de la Terre et des pauvres. Il y a aussi ceux qui nous connaissent bien et qui tentent de nous alerter : Tu devrais te faire soigner ! et dans le déni nous répondons : c’est plutôt toi qui es malade !

Et si le Seigneur se servait de ces guetteurs pour nous rappeler notre dette de l’amour mutuel, que notre conduite actuelle est en train de blesser ? Tu aimeras est la première loi du Chrétien. Aimer les autres n’est pas de l’ordre de la générosité, c’est comme un remboursement de l’amour que Dieu nous donne et donne à chacun. L’autre nous est donné comme un frère, une sœur.

Cela est, devrait être, plus évident au sein des communautés chrétiennes. Pourquoi ? Parce le ressort de cette fraternité vient de ces mots de Jésus : Je suis là, au milieu d’eux. (Ca commence dans le couple). D’où son interpellation sur les reproches que nous pouvons avoir à faire à d’autres. Souvent on en parle à d’autres sauf à eux, et court la rumeur ! Jésus dit au contraire : Si ton frère a commis un péché contre toi, va lui faire des reproches seul à seul, avant d’en délibérer en assemblée. Sinon, considère-le comme un païen et un publicain, donc en lui annon-çant la bonne nouvelle de la justice et de la miséricorde de Dieu, comme fait Jésus.

Fils d’homme, je fais de toi un guetteur. Tels Bernadette de Lourdes, nous sommes chargés de dire, non de faire croire. Avoir le courage de parler. Au moins de deux façons :

a) En soutenant des organisations comme le Secours Catholique, le CCFD-Terre solidaire, sans parler des Associations locales, ou de défense des droits humains. Ca tombe bien, en ces jours de Forums des Associations un peu partout.

b) Tout ce que vous lierez sur la terre sera lié dans les cieux, dit Jésus à toute la communauté. Alerter les autres en leur parlant seul à seul clairement, sans agresser, sans humilier, s’adresse donc à chacun de nous. C’est parfois difficile, mais possible en demandant l’aide de Dieu.

23e dimanche A 2023