Homélie du 11 juin (corps et sang du Christ)

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Moi je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel. Un pain vivant, et qui, en plus, descend du ciel ! ou bien, c’est incroyable, ou bien ça vaut le coup d’y prêter attention, et même d’y donner le meilleur de sa vie. Le jour où des enfants, des jeunes, des adultes communient pour la première fois, qu’est-ce qui peut nous motiver à fréquenter la messe ? Retrouver une assemblée nombreuse et dynamique, un prêtre jeune et beau qui chante et parle bien, des chants qui nous correspondent… OK. On peut essayer ou rêver. Mais où se trouve l’essentiel de l’eucharistie ? Je cite St J. Paul 2, Lettre apostolique 2005. : (att ! c’est dense).

La fraction du pain, comme on appelait l’eucharistie aux origines, est depuis toujours au centre de la vie de l’Eglise. Par elle, le Christ rend présent, au long du temps, son mystère de mort et de résurrection. En elle, il est reçu en personne comme pain vivant descendu du ciel. Avec lui nous est donné le gage de la vie éternelle, grâce auquel on goûte par avance au banquet éternel de la Jérusalem céleste.

Un pain vivant nous est donné pour être mangé, et il est source de vie puisque c’est le Seigneur lui-même qui se donne. Entre autres aspects, voilà un acte de foi qui m’étonne toujours. Dans l’Eucharistie, c’est le même Jésus, à Bethléem, qui a marché, guéri, annoncé le Royaume, conduit par l’Esprit St et l’amour de son Père, a donné sa vie sur la croix en pardonnant, que le Père a ressuscité et qui nous envoie continuer sa mission. Il a inventé ce moyen génial, merveilleux, de se rendre présent réellement, avec son corps ressuscité, pour être mangé, pain de l’homme en route, jusqu’au banquet du ciel. Et c’est du long terme.

L’eucharistie est mon autoroute pour le ciel. Qui a dit cela ? Un jeune italien, mort à 15 ans d’une leucémie foudroyante en octobre 2006, Carlo Acutis. Dans l’église Ste Claire à Assise, on peut le voir dans son cercueil en verre, jeune garçon en jean, baskets, cheveux ébouriffés, il ne lui manque que son téléphone, car c’était un pro d’internet. Passionné de Jésus, à la mort de son grand-père il découvre l’importance de la prière pour sauver d’autres personnes ; sa première communion le marque au point qu’il demande l’eucharistie quotidienne. Plus nous recevons l’eucharistie, plus nous deviendrons semblables à Jésus, et déjà sur cette terre, nous aurons un avant-goût du ciel. Elle est la force de son engagement quotidien pour faire aimer Jésus. En 2018, le pape François le déclare « vénérable », peut-être une étape vers la sainteté.

Cette communion spirituelle est indissociable de la dimension communautaire de la communion avec le Christ. Ceci est mon corps livré pour vous et pour la multitude. St Paul insiste : nous buvons, nous avons part, nous rompons, nous sommes le Corps du Christ. Ce n’est pas parce que nous sommes unis, mais pour progresser vers l’unité, pour faire en mémoire de Jésus ce pour quoi il a livré sa vie, pour le reconnaître dans le visage de ceux auxquels il a voulu s’identifier : les plus faibles, petits, pauvres. Ce mystère de la foi, en faisons-nous le centre et le somment de notre vie chrétienne ? Saint Sacrement 2023