Homélie du 14 janvier

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Dieu appelle : dans le silence : Samuel, ou Jésus à qui le cherche : Viens et vois.

Un jour vous avez été Samuel, André avec son copain, Pierre, vous avez entendu un appel qui vous a bouleversé, interrogé (est-ce Dieu qui m’appelle ?) puis mis en route pour y répondre et le partager. Croyez-vous que Jésus vous appelle encore aujourd’hui ? Moi, non. Oui, tous les jours. Comment le savoir ? Le psaume répond : Dans le livre est écrit pour moi ce que tu veux que je fasse. Le Livre c’est la Bible. Songeons à un appel reçu dans le passé, et ouvrons le Livre.

André et son copain ou copine, ont un désir en eux qui les rapproche de Jean-Baptiste. Voyant Jésus passer tout près, celui-ci dit : Voici l’Agneau de Dieu. Cette allusion à l’Agneau pascal ou au Serviteur souffrant d’Isaïe leur suffit pour suivre Jésus. Jésus se retourne, les voit et dit : Que cherchez-vous ?

Que cherches-tu ? C’est la première question de Jésus. Il n’impose rien, il s’intéresse à ce qui nous habite, pour marcher avec nous, nous guider petit à petit. Nous avons tous au fond de nous un désir, une attente : exister, être heureux, aimer, être aimé, reconnu, utile, changer le monde, répondre à nos pourquoi, connaître Celui qui nous attire : Maître, où demeures-tu ? Récemment, un jeune pèlerin me disait : Je marche pour découvrir les paysages de France, la vie des gens, approfondir ma foi et expérimenter de ne pas avoir d’argent. Prenons le temps de répondre à Jésus, pas trop vite.

Dieu nous rejoint dans notre singularité. Il appelle : Samuel, Trois fois. Le silence, extérieur et intérieur, est la première condition pour entendre et écouter l’appel de Dieu, ne l’oublions pas. Mais il lui manque une aide pour reconnaître la voix de Dieu, discerner qu’elle n’est pas le fruit de son imagination. Qui nous a guidé nous-mêmes : un ami, une catéchiste, un prêtre, une lecture, une retraite ?

Ce discernement peut prendre des années et évoluer. Dieu est patient, il attend que nous soyons prêts à accueillir sa parole, à y adhérer, parce qu’elle nous bouscule. Heureux les pauvres de cœur, prendre sa croix, aimez-vous comme je vous ai aimésEnsuite vient la réponse : Parle Seigneur, ton serviteur écoute. Aux deux qui le suivent, Jésus dit : Venez et verrez. Ils allèrent donc, ils virent où il demeurait, et ils restèrent auprès de lui ce jour-là.

La rencontre avec Jésus, c’est fou ce que ça vous transforme. Samuel sera prophète, porte-parole de Dieu. André va partager sa joie avec son frère : Nous avons trouvé le Messie, et Pierre reçoit une identité en forme de mission : tu t’appelleras Képhas, Pierre. N’avons-nous pas changé après le premier appel ?

Ecouter, se laisser bousculer, voir, demeurer avec Jésus, c’est très corporel. L’union intime avec Jésus fait dire à Paul : Vos corps sont les membres du Christ, votre corps est un sanctuaire de l’Esprit Saint. Aimer son corps, même quand il ne nous obéit pas, respecter son corps, le corps de l’autre, est une des réponses à l’appel de son nom. Dans l’Eucharistie, nous écoutons la voix du Seigneur, nous voyons l’Agneau de Dieu dans le Pain partagé, nous nous offrons à Lui.

Me voici, Seigneur, je viens faire ta volonté. 2e dimanche B 2024