Homélie du 15 mai

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La meilleure prière est celle où il y a le plus d’amour, dit St Ch de Foucauld. Pour Jésus, la meilleure vie est celle où il y a le plus d’amour. C’est même le critère qui fait reconnaître les chrétiens authentiques. Le Cal Decourtray disait : Je rêve d’une Eglise dont on dira non pas : voyez comme ils sont organisés, mais : voyez comme ils s’aiment ; il aurait pu ajouter : alors Dieu sera glorifié.

Jésus lui-même utilise ce mot que nous avons médité le Jeudi Saint. Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’au bout écrit St Jean. Judas vient de quitter la table du dernier repas, la mort de Jésus est programmée, la croix sera la manifestation de son amour jusqu’au bout pour son Père et l’ensemble de l’humanité, ce qu’il appelle sa glorification, que Dieu le Père reconnaîtra en le ressuscitant. La seule préoccupation de Jésus pour les hommes dont il s’est fait le frère : que son amour soit connu et répandu. C’est à quoi s’attelle St Paul en fondant des communautés en Turquie et Syrie actuelles, en dépit des persécutions.

Je vous donne un commandement nouveau : voilà notre mission, notre ordre de marche. Vous aimer les uns les autres, comme je vous ai aimés. Ce comme est la spécificité des chrétiens : A ceci, tous vous reconnaîtront comme mes disciples.

Nous nous savons aimés inconditionnellement du Père. Essayez de vous rappeler comment cela a commencé pour vous : est-ce à la manière fulgurante de St Paul, de façon plus progressive comme St Pierre, dans le secret d’une confession et la méditation de la vie de Jésus comme Ch. de Foucauld, par un regard bienveillant, une parole de l’évangile qui d’un coup prend sens : je t’ai appelé par ton nom, relève-toi, viens à moi déposer ton fardeau, tu es pardonné, suis-moi ?

Jésus nous apprend qu’aimer revient à trouver sa joie dans la présence de l’autre, à orienter notre vie par le service, dans une relation mutuelle. Comme Lui reçoit l’amour du Père et ne cherche qu’à l’aimer en retour en faisant sa volonté.

Se laisser aimer, sans se juger, afin de pouvoir aimer à son tour. Se savoir aimé de Dieu et vivre de l’amour fraternel, sont des richesses à partager.

Profitons de la canonisation de Charles de Foucauld pour nous inspirer de sa manière de vivre l’évangile, quand il s’est fait reconnaître par les Touaregs musulmans comme le Frère universel, marqué de l’amour crucifié, avec ce cœur surmonté d’une croix porté sur son vêtement, et ces mots Jésus Caritas . Contempler Jésus, accueillir chacun sans condition, vivre en frères, partager la vie des pauvres, tel est son charisme. Eucharistie et service du frère sont indissociables. Tout à l’heure, nous chanterons sa prière d’abandon entre les mains du Père. Voici deux citations de lui prises sur le site Aleteia : Il n’y a pas de parole de l’Evangile qui ait transformé davantage ma vie que celle-ci : Tout ce que vous faites à l’un de ces petits, c’est à moi que vous le faites.Quand on aime on voudrait parler sans cesse avec l’être qu’on aime, ou le regarder sans cesse. La prière n’est pas autre chose : l’entretien familier avec notre Bien-Aimé.

5e dimanche de Pâques C 2022