Homélie du 17 juin (Pèlerinage paix en Ukraine)

  • Auteur/autrice de la publication :

Homélie du 11ème dimanche ordinaire 18 juin 2023

Que de questions sur notre Eglise, sur l’Eglise de Jésus-Christ dans ce monde bouleversé que nous vivons ; il ne se passe pas une journée sans que nous soyions interpelés dans des faits divers, dans des articles de presse et de la Croix en particulier, qui nous interrogent ou dans bien d’autre lieux. La barque de Pierre est secouée par les tempêtes qui viennent de tout côté. Notre Eglise est appelée à devenir servante. Elle semble s’appauvrir et se réduire. Et pourtant, lorsque l’on voit cette assemblée des Apôtres de Jésus, on peut constater que de tout temps l’Eglise voulue par le Christ n’a pas été une Eglise triomphante. Ces hommes choisis ne semblent pas les meilleurs. Ils n’ont pas le meilleur profil. Jésus ne semblait pas le meilleur DRH qui soit. Il choisit des hommes un peu quelconques et il va tâcher de les former au mieux. Mais jusqu’au dernier jour ils ne comprendront pas tout et l’un le reniera, l’autre le trahira et tous voudraient avoir la meilleure place auprès du Père. Et cette Eglise naissante que l’on a un peu idéalisée connaissait aussi ses querelles intestines. Entre Pieere et Paul , pour ne citer qu’eux deux, ce ne fut pas toujours l’entente sans nuage.

Que répond Jésus à ceux qui veulent la première place ? Il leur montre le lavement des pieds, le plus humble des services. Et tant que l’Eglise sera là pour « laver les pieds », « pour panser les plaies », elle sera dans son rôle. Car c’est le rôle que le Christ a pris et qu’il a transmis à l’Eglise. Le Père Eychène que nous connaissons bien, Evêque de Grenoble, s’exprime dans la Vie du 25 mai. Il reprend des idées exprimées par Benoît XVI en son temps et qui disait que l’Eglise occupe une place modeste, mais qu’elle se doit d’être levain dans la pâte. Ces temps difficiles qu’elle traverse ne doivent pas nous décourager. Nous travaillons pour l’avenir, pour les générations qui nous suivront et, tant pis si nous sommes un peu la génération sacrifiée. Nous sommes à la tâche pour l’avenir de l’Eglise.

Et puis il est bien vrai que nous vivons avec peine cette époque. Dans la Croix, encore elle, s’exprimaient en ce lundi matin Mgr Eric de Moulins Beaufort et Soeur Véronique Margron, rspectivement responsable des Evêques et des religieux et religieuses de France. Ce long dialogue montre cette volonté de revenir à ce qui est essentiel pour l’Eglise, une Eglise, « maison sûre » où chacun peut s’épanouir et vivre la communion. Heureusement, dans ces nuits de brouillard, il est des moments de lumière. Nous avons reçu un confrère Papou qui est maintenant Archevêque et qui aide cette Eglise du bout du monde à vivre le message du Christ. Dimanche nous sommes allé chercher à Lamothe Beuvron un jeune confrère Sénégalais qui est venu à Issoudun pour l’animation du pèlerinage. Sitôt arrivé, il a fait un malaise et a du être opéré des valves cardiaques ; mais cet homme est merveilleux et je suis sûr qu’il s’adaptera bien. Mystère de l’Eglise. Il y a tout juste 50 ans nos premiers missionnaires étaient envoyés au Sénégal et aujourd’hui on nous envoie ce missionnaire chez nous. Nous travaillons pour l’avenir…

Devant les défis du monde, devant les guerres et les calamités, quels moyens avons-nous ? Pas grand-chose, il est vrai. Mais cet après-midi vous avez marché, chanté, prié pour la paix en Ukraine. Cette marche du Secteur pastoral Ouest d’Orléans n’a rien de spectaculaire et pourtant c’est notre force à nous chrétiens de supplier le Seigneur, le Prince de la paix. Nous pensons, nous, que la paix véritable ne s’installera pas sans cette présence du Dieu de la Paix. Est-ce notre faiblesse ou est-ce notre force ? Nos moyens semblent dérisoires devant l’avancée des chars et autres armements qui sèment la mort aveuglément à des kms. Et pourtant nous le croyons : notre prière est notre moyen de combattre l’esprit de guerre. Notre chapelet demeure le moyen des pauvres de faire reculer la haine et de mettre au cœur de l’homme le désir profond de paix, de réconcilaition, de pardon.

Nous sommes appelés à devenir un nation sainte, sanctifiée par le Christ pour que tout homme retrouve sa dignité, sa liberté d’aimer. Nous ne sommes pas enfermés depuis le jour où le Christ est sorti du tombeau, le jour où il a choisi ses Apôtres pour continuer sa mission. Il a fait de nous un Peuple porteur du plus beau des messages : « Rien, même la mort, ne peut arracher de notre cœur l’espérance. Nous sommes sauvés et constitués en Peuple aimé de Dieu. » AMEN !