Homélie du 19 novembre

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Nous voilà prévenus : le Seigneur viendra, quand il le jugera bon, et, comme dit St Paul, il ne s’agit pas qu’il nous trouve nus, les mains vides. Trois paraboles nous avertissent, en cette fin d’année liturgique. Dimanche dernier, c’était la parabole des 10 jeunes filles, les insensées et les prévoyantes qui attendent l’époux pour fêter ses noces, aujourd’hui la parabole des talents à faire fructifier avant le retour du maître et dimanche prochain celle du jugement dernier où comptera finalement l’amour donné et le service du frère. Est-ce pour nous faire peur ? Au contraire !

La prière d’ouverture donne le ton. Le Seigneur nous donne la joie de lui appar-tenir sans réserve, le bonheur durable et profond de le servir, lui de qui vient tout bien. Nous sommes faits pour le bonheur, ensemble, avec le Seigneur. En premier il y a le don de Dieu, la joie de lui appartenir comme ses enfants bien-aimés, ce qui vient de Dieu, ensuite ce qui vient de nous, le bonheur durable et profond de le servir. Servir comment ?

Comme la femme vaillante, remarquable par son tour de main : une pour le travail efficace pour sa maison, l’autre pour la tendre vers le malheureux. (Enfant, il y avait la place du pauvre, une assiette en plus pour la personne qui sonnerait à l’heure du repas). Femme image de l’Eglise, heureuse de servir son Seigneur par sa présence active dans le monde et le souci des pauvres en tous pays.

Autre exemple : les deux premiers serviteurs de la parabole, qui font fructifier les talents reçus, chacun selon ses capacités. Le maître a fait confiance à tous les trois, mais le troisième a refusé la confiance, il a tout perdu. Le Seigneur sait de quoi nous sommes capables, sans nous comparer, il nous demande d’utiliser le temps présent sans peur et sans nostalgie, dans l’attente active de sa venue. Inspirons nous du chant du Mouvement chrétien des Retraités : Allons bâtisseurs d’avenir, refuser de vivre au passé… Un Mouvement à vous garder le cœur jeune !

Vivre au présent c’est vivre du grand talent reçu de Dieu, son Fils Jésus lui-même : Demeurez en moi comme moi en vous, vous porterez beaucoup de fruit. C’est développer les quatre relations qui nous constituent (L Si) : à Dieu, à soi-même, aux autres humains, aux vivants non humains. La journée mondiale des pauvres concrétise le prendre soin de la maison commune, en focalisant notre regard sur ceux qui n’y ont pas de place. Ne détourne ton visage d’aucun pauvre, dit le pape pour cette Journée. Le rapport récent du Secours Catholique est clair : la pauvreté en France s’aggrave, elle touche surtout les femmes seules et les femmes avec enfants, les ¾ sont françaises. Ne pas détourner son visage, c’est écouter sans juger, c’est rechercher les causes profondes : familles éclatées, faillite des pères, inflation, isolement, injustices sociales, le spirituel desséché. C’est prendre soin, selon ses moyens, protéger, valoriser, héberger, former des collectifs solidaires.

Dans certains pays d’Afrique, pour dire bonjour comment ça va, on dit Bonjour, comment est ton regard ? Agir c‘est prier pour recevoir le talent suprême de l’Esprit Saint : aimer comme le Christ.

33e diumanche A 2023